Tag Archives: Communisme

Architecture : Bucarest dépareillée

13 Avr

Texte et photos : Mehdi CHEBANA

Bucarest n’est pas connue pour son homogénéité architecturale. Il y a un peu de tout, bien que la « marque » communiste continue de s’imposer. En quelques photographies, voici un petit aperçu des bâtiments les plus emblématiques de la capitale roumaine.

L’hôtel Ambasador

Publié le 15 juillet 2013 dans Regard

Au cœur de Bucarest, le boulevard Magheru est bordé par de nombreux édifices qui, comme ici l’hôtel Ambasador, ont été construits entre les années 1920 et 1940. C’est donc un musée à ciel ouvert pour tous les amateurs d’un style architectural relativement imposant, avec des lignes géométriques fortes et une rigueur dans la symétrie. Il est aussi raffiné dans le dessin des balcons et des escaliers et souvent même fantaisiste dans l’utilisation de formes arrondies. A ne pas confondre donc avec la banalité stylistique des barres d’immeubles construites sous le communisme… Lire la suite

Sea, sex, sun et… béton : bons baisers de Mamaia

12 Avr

Par Mehdi CHEBANA

Avec ses huit kilomètres de sable fin, cette station balnéaire du nord de Constanța dispose de l’une des plus grandes plages d’Europe. Les Roumains s’y pressent massivement chaque été. Ils sont les moteurs mais parfois aussi les victimes de son urbanisation effrénée. Reportage.

(©Roumanophilie/Mehdi Chebana)

Publié le 15 juillet 2013 dans Regard

Des gratte-ciel, des parkings de sept étages, deux îles artificielles, une promenade touristique flambant-neuve… La bétonisation du littoral s’accélère à Mamaia, l’une des stations balnéaires les plus fréquentées de Roumanie, située dans le nord de la ville de Constanța. Plus de 55 millions d’euros d’investissements, dont quelque 20 millions financés par des fonds européens, sont prévus dans le nouveau plan local d’urbanisme adopté au printemps 2013 en conseil municipal.

« Réjouissez-vous et remerciez le ciel qu’il y ait autant de chantiers », avait lancé à l’époque Radu Mazăre, l’ancien maire social-démocrate de Constanța [1]. « « Si on ne construisait pas, il n’y aurait pas de tourisme. Alors certes, nous avons une politique un peu plus relâchée envers les investisseurs privés qui construisent en ce moment, mais cela va permettre que tous ces projets soient terminés d’ici deux ans, et non pas dans sept ans. » Lire la suite

Simona Halep, le cache-misère du sport roumain

10 Avr

Par Mehdi CHEBANA

Simona Halep

POINT DE VUE. Depuis deux ans, les Roumains suivent avec passion les performances éblouissantes de Simona Halep. Cette jeune joueuse de tennis originaire de Constanța a déjà remporté onze tournois sur le circuit WTA et se classe actuellement au troisième rang mondial. Son moral d’acier, son jeu agressif et son puissant revers à deux mains ont définitivement conquis ses compatriotes lors de la finale de Roland-Garros le 7 juin 2014. Certes, elle a perdu ce jour-là à l’issue de trois heures de combat intense contre la Russe Maria Sharapova. Mais elle est entrée pour de bon dans le cœur de tous.

Pris par la « Simona mania », on exulte à chaque victoire, on peste en cas de défaite. On salue le patriotisme de la championne qui claironne « jouer chaque jour pour la Roumanie » mais on s’indigne tout autant quand elle préfère participer à un tournoi en individuel plutôt qu’à une rencontre de Fed Cup. On tient aussi scrupuleusement ses comptes : 8,5 millions de dollars de gains depuis le début de sa carrière. Le président Johannis a chanté l’hymne roumain avec elle sur un court, le premier ministre Ponta utilise son image pour gagner des « amis » sur les réseaux sociaux, le célèbre éditorialiste Cristian Tudor Popescu laisse régulièrement la politique au vestiaire pour commenter ses performances. En un mot, on s’approprie Simona Halep. Lire la suite

Dubăsari, une ville moldave qui vit toujours à l’heure soviétique

21 Mar

Par Mehdi CHEBANA

L’URSS n’a pas tout à fait rendu l’âme… Dans la région séparatiste de Transnistrie, on la redécouvre à chaque coin de rue. Illustration à Dubăsari, à quatre heures de route de l’Union européenne.

Statue de Lénine à Dubasari

A la frontière non reconnue entre la Moldavie et la république sécessionniste de Transnistrie, Dubăsari ou Дубоссары en russe. Tout y rappelle l’Union soviétique telle qu’elle est décrite dans nos livres d’histoire en France. Ici, une statue de Lénine, là un blason marqué de la faucille et du marteau. Dans les rues baptisées Marx, Engels, Lénine ou des Communistes, des vieillards parlent avec nostalgie d’un temps où les transports et l’éducation étaient gratuits. Où l’on gagnait « suffisamment pour se construire une maison ». Où les retraites étaient « bien plus confortables » que les 30 dollars mensuels accordés aujourd’hui…

Ont survécu aussi un soviet où se réunissent les élus locaux et deux symboles de l’âge d’or industriel de la ville : la plus grande centrale hydroélectrique de Moldavie et une usine de pain que l’ancien président moldave Vladimir Voronine a dirigé entre 1966 et 1971. Lire la suite

Moldavie : mort de Valentin Goga, ancien percussionniste du groupe Noroc

14 Fév

Par Mehdi CHEBANA

Valentin Goga est décédé samedi 13 février 2016 à l’issue d’un concert à Chișinău. Après avoir connu le succès avec le plus célèbre des groupes de rock moldave, il s’était consacré à la gestion de plusieurs institutions culturelles.

Valentin Goga avait été le percussionniste de Noroc

Publié le 14 février 2016 dans Le Courrier des Balkans

Âgé de 65 ans, Valentin Goga a succombé à un infarctus dans les coulisses du Palais national, une institution qu’il dirigeait depuis 22 ans, rapportent les médias moldaves. Quelques minutes plus tôt, il jouait un morceau de flûte traditionnelle dans le cadre d’un concert organisé à l’occasion de la Saint-Valentin.

Ce mélomane touche-à-tout avait été le percussionniste de Noroc, un groupe de rock et de folk qui connut un immense succès dans les anciens pays communistes. Lire la suite

Les Roumains, mangeurs de Roms depuis un demi-siècle

21 Jan

Par Mehdi CHEBANA

(©Roumanophilie/Mehdi Chebana)

LA PHOTO DU JOUR… des barres chocolatées Rom dans un supermarché de Bucarest ! Il y en a des biscuitées, aux raisins secs, au caramel ou encore à la vanille. Mais toutes sont fourrées à la crème de rhum selon une recette imaginée en 1964. C’est le principe de ces friandises que, personnellement, je trouve écœurantes. Elles laissent en effet un goût amer et pâteux dans la bouche… Pourtant, beaucoup de Roumains en raffolent. Lire la suite

La révolution roumaine et les « charniers de Timişoara » : retour sur un fiasco médiatique

16 Déc

Par Mehdi CHEBANA

Premier soulèvement populaire retransmis en direct à la radio et à la télévision, la révolution roumaine reste le symbole d’un fiasco médiatique sans précédent. Des semaines durant, la presse occidentale a relayé images insoutenables, rumeurs insensées et bilans délirants, sans vérifier la fiabilité de ses sources. Deux décennies plus tard, plusieurs journalistes qui ont couvert l’événement décryptent cet engrenage du sensationnalisme pour Le Courrier des Balkans.

Une du journal « Libération » sur la révolution roumaine

Publié le 16 décembre 2009 dans Le Courrier des Balkans

Des jeunes vidés de leur sang pour soigner Ceauşescu d’une leucémie, la ville de Sibiu rayée de la carte, des mercenaires arabes tirant sur la foule à Bucarest… Autant de folles rumeurs que les médias occidentaux ont relayé, des semaines durant, à propos de la révolution roumaine. Dans la confusion du moment, la course au sensationnalisme avait pris le pas sur la fiabilité et le recoupement des sources.

« C’est le plus gros mensonge du XXe siècle », lance Traian Orban, le responsable du Mémorial de la révolution à Timişoara, dans le sud-ouest de la Roumanie. Dans une petite salle où il conserve les articles de l’époque, l’ancien vétérinaire poursuit : « beaucoup trop de bêtises ont été dites dans les médias étrangers. Vos journalistes ont été manipulés et ce même après l’exécution de Ceauşescu. » Lire la suite