Par Mehdi CHEBANA
Sous la pression d’habitants et d’élus, le ministère roumain de l’Intérieur a annoncé, jeudi 4 février, qu’il renonçait à la création de trois nouveaux centres d’accueil pour les réfugiés dans le nord-ouest et le centre du pays.

Une manifestation en 2012 contre les violences dans le centre de rétention d’Arad
Publié le 4 février 2016 dans Le Courrier des Balkans
Officiellement, c’est pour des raisons techniques que le ministère revient sur son projet d’accueillir des réfugiés syriens et irakiens à Tăşnad (nord-ouest), Bumbeşti Jiu (centre) et Câmpulung Muscel (centre). Les centres devaient ouvrir dans des bâtiments appartenant à la Gendarmerie.
« Ces trois communes ont fait l’objet d’évaluations complexes qui ont montré qu’elles ne remplissaient pas les critères nécessaires au bon déroulement de l’activité de ces centres », justifie-t-il dans un communiqué où il demande à l’Inspection générale de l’Immigration de trouver d’autres solutions.
Mais cette décision intervient surtout après une levée de boucliers à l’échelle locale. Par exemple à Tăşnad, petite station thermale située près de la frontière hongroise, habitants et élus dénonçaient l’absence de consultation et disaient craindre les conséquences d’un tel projet sur le tourisme.
À quelques kilomètres, une autre commune de 7 000 habitants s’érige aussi depuis quelques jours contre l’idée d’une association jésuite d’ouvrir un centre avec le soutien du ministère. La population d’Ardud, qui brandit des arguments religieux et sécuritaires, menace de recourir à la violence si le projet aboutit.
Au total, la Roumanie s’est engagée à accueillir plus de 6300 réfugiés dans le cadre du système de quotas migratoires décidé par la Commission européenne en septembre dernier. Elle dispose déjà de six centres d’accueil dans des villes plus importantes comme Bucarest, Galați,ou Timişoara ; des centres où, relèvent les ONG, de nombreuses places restent vacantes.
Le gouvernement roumain souhaite cependant en ouvrir d’autres pour anticiper un éventuel afflux de migrants lié à la décision de la Hongrie de fermer ses frontières.
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