Par Mehdi CHEBANA
La Commission européenne vient d’inscrire le salami de Sibiu sur la liste des quelque 1400 produits européens bénéficiant d’une indication géographique protégée (IGP). Ce saucisson inventé il y a un siècle par un immigré italien n’est que la deuxième spécialité roumaine à obtenir ce label.

Salam de Sibiu
Publié le 6 mars 2016 dans Le Courrier des Balkans
Les cinq plus grands producteurs de salami de Sibiu avaient sollicité Bruxelles, en novembre 2014, afin d’obtenir la reconnaissance de leur savoir-faire et accroître leur compétitivité à l’échelle européenne et mondiale.
L’IGP les protégera des mauvaises imitations à partir du 10 mars prochain mais elle les obligera à suivre un cahier des charges très strict. La production du plus célèbre des saucissons roumains ne pourra ainsi se faire que dans sept départements allant du centre de la Roumanie à la frontière bulgare. Elle devra aussi respecter scrupuleusement la recette et les techniques d’origine.
Savant mélange de viande de porc, de lard et d’épices murissant pendant plusieurs mois dans du vin, le salami de Sibiu fut inventé à la fin du XIXe siècle par un immigré italien installé en Transylvanie. A l’origine, il s’appelait « salami d’hiver ». Maçon de profession mais passionné de charcuterie, Filippo Dozzi en fit un produit de luxe qu’il commença à produire à grande échelle en 1910 à Sinaia, dans le département de Prahova. Il légua à son fils une affaire florissante que le régime communiste nationalisa en 1948.
Deuxième IGP pour le terroir roumain
Cinq ans après le magiun de prune Topoloveni, une confiture de prunes produite dans une petite ville d’Argeș, le salami de Sibiu devient la deuxième spécialité roumaine à obtenir une IGP.
La Roumanie reste toutefois le pays le moins représenté sur la liste des produits européens bénéficiant de ce label. Avec seulement deux spécialités protégées sur 1404, elle se situe loin du trio de tête formé par l’Italie (296 produits), la France (243) et l’Espagne (205) mais aussi derrière les autres pays balkaniques membres de l’UE, à savoir la Grèce (106), la Slovénie (8), la Croatie (6) et la Bulgarie (3).
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