Par Mehdi CHEBANA

Mercy Street – Strada Speranţei
Publié le 15 avril 2016 sur Roumanophilie
La réputation du cinéma roumain n’est plus à faire. Les réalisateurs Cristian Mungiu, Cristi Puiu et Bogdan Mirica défendront encore ses couleurs à Cannes cette année. Mais un genre avait été jusqu’ici particulièrement délaissé, celui du film d’animation. Trop cher, trop technique… Que les cinéphiles se rassurent, le premier long-métrage d’animation 100% roumain sort en salles vendredi 15 avril 2016.
Il s’agit de Mercy Street – Strada Speranţei (74 minutes), réalisé par les frères Ştefan et Alexandru Buzea et produit par Radu Nicolae. Il raconte les aventures d’un garçon de 10 ans, Lorenz, qui va tout faire pour sauver le monde des mains de Marcus, un homme maléfique qui court après l’immortalité. Ce scénario d’Alex Bordeanu avait été primé en 2010 par le Centre national de la cinématographie (CNC) mais il a fallu de longues années pour le mettre en images.
« Il y a eu plusieurs hics dans le financement », témoigne Radu Nicolae dans le quotidien Romania liberă. « Dans un premier temps, nous nous sommes appuyés sur des fonds attribués par le CNC mais ils ne représentaient qu’un quart de nos besoins. On a alors eu recours à des agences de publicité, à des subventions européennes, à l’aide d’amis qui ont fait ce qu’ils ont pu. Tout au long du projet, nous avons fait face à des problèmes que nous n’avions ni soupçonnés, ni anticipés. Par exemple, on a dû changer de logiciel en milieu de parcours et convertir l’ensemble des images ».
Malgré les contraintes, l’équipe du film est parvenue à aller au bout de son idée. Ştefan Buzea s’est chargée de la réalisation, Alexandru Buzea de la création et la mise en mouvement des personnages. Forts d’une expérience de plus de 25 ans dans le domaine de l’image, tous deux ont mis au point une technique d’animation stéréoscopique novatrice.
« Chaque objet et chaque élément de décor a été dessiné en 2D puis importé dans un programme 3D où il a été placé en perspective », explique Alexandru Buzea. « Ensuite, chaque élément a été texturé dans un programme 2D destiné au travail de l’image utilisant une tablette graphique. Disposés dans cet espace 3D, tous ces éléments et objets ont recomposé le décor, générant la perspective, la construction multi-plans et donc la stéréoscopie ».
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