Par Mehdi CHEBANA
Premier soulèvement populaire retransmis en direct à la radio et à la télévision, la révolution roumaine reste le symbole d’un fiasco médiatique sans précédent. Des semaines durant, la presse occidentale a relayé images insoutenables, rumeurs insensées et bilans délirants, sans vérifier la fiabilité de ses sources. Deux décennies plus tard, plusieurs journalistes qui ont couvert l’événement décryptent cet engrenage du sensationnalisme pour Le Courrier des Balkans.

Une du journal « Libération » sur la révolution roumaine
Publié le 16 décembre 2009 dans Le Courrier des Balkans
Des jeunes vidés de leur sang pour soigner Ceauşescu d’une leucémie, la ville de Sibiu rayée de la carte, des mercenaires arabes tirant sur la foule à Bucarest… Autant de folles rumeurs que les médias occidentaux ont relayé, des semaines durant, à propos de la révolution roumaine. Dans la confusion du moment, la course au sensationnalisme avait pris le pas sur la fiabilité et le recoupement des sources.
« C’est le plus gros mensonge du XXe siècle », lance Traian Orban, le responsable du Mémorial de la révolution à Timişoara, dans le sud-ouest de la Roumanie. Dans une petite salle où il conserve les articles de l’époque, l’ancien vétérinaire poursuit : « beaucoup trop de bêtises ont été dites dans les médias étrangers. Vos journalistes ont été manipulés et ce même après l’exécution de Ceauşescu. » Lire la suite