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Les Américains ont leurs hamburgers, les Moldaves leurs tourtes

5 Avr

Par Mehdi CHEBANA

Chișinău compte une dizaine de restaurants spécialisés dans les tourtes

LA PHOTO DU JOUR… des tourtes aux pommes de terre et aux champignons ! L’un de mes péchés mignons en Moldavie. Souvent, j’en achète à de vieilles paysannes sur les marchés. C’est bon, c’est chaud et ce n’est pas cher : une dizaine de lei moldaves, soit environ 60 centimes d’euro. Je suis aussi un inconditionnel des restaurants « La Placinte » à Chișinău.

C’est une chaîne qui s’est justement spécialisée dans les tourtes. Elle en propose au fromage (je vous glisse une recette ici), au bacon, à la citrouille, aux pommes, à la cerise… Autant de plaisirs simples et bourratifs que l’on engloutit sur fond de musique traditionnelle, dans la chaleur de décors boisés.  Mais la carte propose aussi un savoureux mariage entre la cuisine russe, avec la solianka ou les pelmeni à la crème fraîche, et les plats balkaniques – des tocăniţe aux papanaşi en passant par les irrésistibles sarmale. Lire la suite

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Le rouble transnistrien, symbole d’un Etat fictif

27 Mar

Par’ Mehdi CHEBANA

En 1994, la Transnistrie s’est dotée d’une monnaie artificielle qui n’a aucune valeur hors de ses frontières. Ce rouble n’est reconnu par aucun pays au monde, à l’image de l’indépendance que les autorités de Tiraspol ont proclamée il y a un quart de siècle. Pourtant, c’est aussi une réalité palpable…

Le visage d’Alexander Souvorov sur le billet d’un rouble transnistrien

Depuis quelques années, je garde dans mon porte-feuille un étrange billet orange valant un rouble transnistrien, soit cent pièces d’un kopeck. Il me rappelle mon dernier séjour en Transnistrie, cette petite bande de terre qui a fait sécession de la Moldavie en 1991 mais qui en fait toujours partie officiellement.

Côté pile, le visage d’Alexander Souvorov, dernier généralissime de l’Empire russe, encensé pour n’avoir perdu aucune bataille au cours de sa longue carrière. Ce grand stratège, auteur de la Science de la victoire, apparaît également sur les billets de 5, 10 et 25 roubles émis par la Banque républicaine de Transnistrie. Côté face, un dessin du mémorial de Chițcani. Ce gros village, l’un des plus anciens de Moldavie, a été le théâtre de violents combats en 1992, lors de la guerre civile qui opposa les séparatistes de la région à l’armée régulière moldave. Lire la suite

Un Regard sur la ville de Iași

25 Mar

Texte et photos : Mehdi CHEBANA

Située en Moldavie roumaine, à 400 km de Bucarest et 150 km de Chişinău, la cité moldave a toujours compté dans l’histoire de la Roumanie. Elle en fut même la capitale provisoire il y a un siècle. Aujourd’hui, son dynamisme culturel en fait encore une ville à part dans le cœur des Roumains.

Le Palais de la Culture

Iaşi a longtemps été un lieu de pouvoir très important. Entre 1564 et 1859, elle est la capitale de la principauté de Moldavie, un vaste territoire à la charnière des empires ottoman, russe et austro-hongrois. Les princes qui y résident sont les vassaux des puissances étrangères mais gèrent de façon autonome les affaires intérieures. C’est notamment à Iaşi qu’est signé le traité mettant fin à la septième guerre russo-turque en 1792. La cité moldave est aussi la première ville roumaine à épouser les idées de la révolution de 1848.

Entre 1859 et 1862, alors que le prince Cuza vient de sceller l’union des principautés de Moldavie et de Valachie, la ville est avec Bucarest l’une des deux capitales de la Roumanie. Elle cède la place à sa rivale pour une somme d’argent dont elle ne verra jamais la couleur. Entre 1916 et 1918, à l’heure où Bucarest est occupée par les forces de l’Axe, elle redevient provisoirement la capitale du pays. Depuis, Iaşi a tourné la page. Elle est aujourd’hui le chef-lieu du département du même nom et rêve de devenir la capitale européenne de la culture en 2020. Lire la suite

Dubăsari, une ville moldave qui vit toujours à l’heure soviétique

21 Mar

Par Mehdi CHEBANA

L’URSS n’a pas tout à fait rendu l’âme… Dans la région séparatiste de Transnistrie, on la redécouvre à chaque coin de rue. Illustration à Dubăsari, à quatre heures de route de l’Union européenne.

Statue de Lénine à Dubasari

A la frontière non reconnue entre la Moldavie et la république sécessionniste de Transnistrie, Dubăsari ou Дубоссары en russe. Tout y rappelle l’Union soviétique telle qu’elle est décrite dans nos livres d’histoire en France. Ici, une statue de Lénine, là un blason marqué de la faucille et du marteau. Dans les rues baptisées Marx, Engels, Lénine ou des Communistes, des vieillards parlent avec nostalgie d’un temps où les transports et l’éducation étaient gratuits. Où l’on gagnait « suffisamment pour se construire une maison ». Où les retraites étaient « bien plus confortables » que les 30 dollars mensuels accordés aujourd’hui…

Ont survécu aussi un soviet où se réunissent les élus locaux et deux symboles de l’âge d’or industriel de la ville : la plus grande centrale hydroélectrique de Moldavie et une usine de pain que l’ancien président moldave Vladimir Voronine a dirigé entre 1966 et 1971. Lire la suite

Moldavie : mort de Valentin Goga, ancien percussionniste du groupe Noroc

14 Fév

Par Mehdi CHEBANA

Valentin Goga est décédé samedi 13 février 2016 à l’issue d’un concert à Chișinău. Après avoir connu le succès avec le plus célèbre des groupes de rock moldave, il s’était consacré à la gestion de plusieurs institutions culturelles.

Valentin Goga avait été le percussionniste de Noroc

Publié le 14 février 2016 dans Le Courrier des Balkans

Âgé de 65 ans, Valentin Goga a succombé à un infarctus dans les coulisses du Palais national, une institution qu’il dirigeait depuis 22 ans, rapportent les médias moldaves. Quelques minutes plus tôt, il jouait un morceau de flûte traditionnelle dans le cadre d’un concert organisé à l’occasion de la Saint-Valentin.

Ce mélomane touche-à-tout avait été le percussionniste de Noroc, un groupe de rock et de folk qui connut un immense succès dans les anciens pays communistes. Lire la suite

Moldavie : les transferts d’argent de la diaspora en forte baisse

12 Fév

Traduit par Mehdi CHEBANA

Les transferts d’argent des expatriés moldaves ont baissé de 30% entre 2014 et 2015. Ce sont surtout les Moldaves installés en Russie qui ont limité leurs envois, contrairement à ceux établis aux États-Unis.

Lei moldaves

Publié le 30 janvier 2016 dans Jurnal de Chișinău

Les ressortissants moldaves qui vivent à l’étranger envoient de moins en moins d’argent à leurs familles restées au pays. Selon la Banque nationale, le montant des transferts d’argent a à peine dépassé 1,1 milliard de dollars en 2015, 30% de moins qu’en 2014. Une baisse qui, relèvent les économistes, s’explique par la dévaluation de la monnaie unique européenne par rapport au dollar et par l’aggravation de la crise économique en Russie.

Dans le détail, les quelque 800 000 Moldaves qui vivent à l’étranger ont envoyé l’an dernier environ 1,129 milliard de dollars, contre 1,612 milliard l’année précédente, soit un quart du PIB de la Moldavie. Plus de 45% de ces transferts ont été réalisés à partir des pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI), en chute de 50% sur un an. Les sommes envoyées de l’Union européenne n’ont en revanche baissé que de 3,9% sur la même période. Lire la suite

Pelmeni et colțunași, que cachent les raviolis de Moldavie ?

2 Fév

Par Mehdi CHEBANA

Plat de colțunași

Des colțunași fourrés à la pomme de terre avec leurs petits oignons caramélisés. Des pelmeni de porc recouverts de crème fraîche. Voilà deux plats qui font mon bonheur lors de mes séjours en Moldavie. C’est bon, ça tient au corps et ça coûte une bouchée de pain : une vingtaine de lei moldaves pour les premiers (1,20 euro), une quarantaine pour les seconds. Mais pour moi, colțunași et pelmeni restent aussi une énigme.

Comment se fait-il qu’on utilise deux mots différents pour désigner les mêmes carrés de pâte farcie cuits à l’eau et fourrés avec à peu près tout ce qu’on veut ? Dix ans que je cherche sans trouver de réponse satisfaisante. Au départ, je croyais que c’était en raison du bilinguisme répandu à l’est de la rivière Prout. « Colțunași » est un mot roumain probablement dérivé d’un régionalisme signifiant « grosses chaussettes » (sic !) Quant à « pelmeni », c’est le mot russe. Le problème, c’est que les deux figurent ensemble sur les cartes des restaurants, comme s’il existait une différence fondamentale. Lire la suite