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Moldavie : le coeur de Komrat, en Gagaouzie, bat dans ses bazars

11 Jan

Par Mehdi CHEBANA

C’est dans les bazars que se concentre la vie urbaine de Komrat, la capitale de la région autonome de Gagaouzie, dans le sud de la Moldavie. Fruits et légumes, textiles, meubles, matériel high-tech, on trouve tout au Bazar central ou au Boudjak ! Dans cette ville cosmopolite et très pauvre – le revenu moyen n’excède pas 50 euros – il n’existe pas de centres commerciaux. Depuis la chute de l’URSS, les usines ont fermé, et les gens préfèrent faire du commerce que travailler dans les champs. Pourtant, la crise commence aussi à se faire sentir à Komrat.

(©Roumanophilie/Mehdi Chebana)

Publié le 11 juillet 2009 dans Le Courrier des Balkans

Deux avenues principales que montent et descendent des policiers en mal d’activité. Des maisons de campagne plantées en plein centre-ville. Un petit jardin public où cancanent quelquesbabouchki inusables. Et au milieu, une cathédrale jaune poussin coiffée de bulbes orientaux… Voilà à quoi ressemble Komrat au premier coup d’œil.

« C’est un trou à rats poussiéreux, un coin paumé, un gros village sans intérêt », s’acharne-t-on souvent à Chisinau. Et pourtant, Komrat, 26.000 habitants, capitale de la région autonome de Gagaouzie, est une ville qui grouille de vie. Pour s’en convaincre, il faut s’aventurer dans les allées du bazar central où des milliers de personnes affluent six jours sur sept. Par tous les temps. Lire la suite

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Manele, un genre musical qui divise en Roumanie

10 Sep

Par Mehdi CHEBANA

Une compilation de manele

Au milieu des années 1990, un genre musical nouveau a fait son apparition sur les ondes roumaines:  le manele. Mélange de rythmes orientaux et de musique électro-pop, cousin du turbo folk balkanique, il est très vite devenu immensément populaire auprès des populations les plus pauvres comme les Tsiganes et les gens des campagnes. Justement parce qu’il aborde des thèmes très populaires comme l’argent, les femmes ou le sexe. Florin Salam, Nicolae Guta et Adi de la Vâlcea sont devenus des maîtres dans l’exercice. Lire la suite

Roumanie : l’histoire mystérieuse des Carashovènes du Banat

27 Mai

Traduit par Mehdi CHEBANA

Il se disent Croates, d’autres les considèrent comme Serbes. On dit qu’ils sont venus de Bosnie-Herzégovine au XIVe siècle, sans que personne n’en soit pourtant sûr. Qui sont les Carashovènes du Banat ? Une minorité qui a conscience de son identité et qui tente de défendre sa culture.

Femmes de Carașova

Femmes carashovènes

Publié le 3 mai 2015 dans Romania liberă

Située dans le Banat, aux abords du parc naturel des Cheile Carașului, l’agglomération de Carașova peut être considérée comme la capitale des Croates de Roumanie. Composée de sept communes, elle est un centre spirituel et culturel pour ces quelques milliers de personnes qui font partie de l’un des groupes ethniques les plus intéressants du pays. Les Carashovènes revendiquent depuis longtemps leur identité croate, même s’il existe un débat très sérieux sur leurs origines.

Le nom de Carașova est mentionné pour la première fois dans des documents datant de 1333. Mais les sources sur l’origine et l’histoire des Carashovènes sont assez pauvres. Emil Petrovici, un érudit originaire de Cluj, l’un des rares communistes à pouvoir justifier d’études universitaires solides, estimait que leur dialecte provenait du serbe. « C’est comme si la langue serbe était parlée par des Roumains », affirmait-il. Lire la suite

Moldavie : vers un statut inédit pour les Bulgares de Taraclia

8 Avr

Par Mehdi CHEBANA

Après les Transnistriens et les Gagaouzes, les Bulgares du sud de la Moldavie sont en passe d’obtenir la reconnaissance juridique de leur particularisme. Le Parlement de Chișinău a en effet voté, vendredi 3 avril 2015, une proposition de loi faisant de Taraclia, département où ils sont majoritaires, un territoire « national culturel ». Un nouveau statut qui doit encore être adopté en seconde lecture.

Panneau à l’entrée de la ville moldave de Taraclia

Publié le 6 avril 2015 dans Le Courrier des Balkans

Quelque 28 000 Bulgares vivent dans le département méridional de Taraclia, ce qui représente deux tiers de la population locale, selon les résultats préliminaires du recensement organisé l’an dernier. C’est ce poids démographique et la vigueur de leur identité culturelle qui ont poussé les représentants de la communauté à demander à plusieurs reprises un statut spécifique. Lire la suite

Le prochain gouverneur de Gagaouzie aura le cœur en Russie

21 Mar

Par Mehdi CHEBANA

En Moldavie, quelque 106 000 Gagaouzes sont appelés aux urnes dimanche 22 mars pour élire leur nouveau « başkan ». Dans la petite région autonome fortement russifiée à l’époque soviétique, les dix candidats en lice sont tous favorables à un rapprochement encore plus grand avec la Russie. À rebours de la politique pro-européenne que mène le pouvoir central de Chișinău.

Affiche de campagne de la candidate Irina Vlah

Publié le 21 mars 2015 dans Le Courrier des Balkans

Dans son clip de campagne, Irina Vlah utilise une carte de l’Europe orientale où la Crimée reste intégrée à l’Ukraine. Provocation envers Moscou ou simple maladresse ? En tout cas, les autorités russes comptent toujours sur elle pour remporter les élections qui auront lieu dimanche 22 mars en Gagaouzie…

Cette juriste de 41 ans, seule femme en course pour le siège de gouverneur, ne devrait pas les décevoir. Les sondages les plus optimistes la donnent gagnante dès le premier tour avec plus de 57% des voix, 24 points devant le maire de Comrat, Nicolai Dudoglo. Les autres prédisent sa victoire, dans tous les cas de figure, lors d’un éventuel second tour le 5 avril. Lire la suite

« Mémoires des Juifs de Roumanie » désormais disponible en roumain

4 Oct

Par Mehdi CHEBANA

Amintirile unor evrei din România

J’ai le plaisir de vous annoncer que la maison d’édition Hasefer vient de publier la traduction roumaine de « Mémoires des Juifs de Roumanie ». Deux ans après sa parution aux éditions Non Lieu, cet ouvrage que j’ai coécrit en français avec mon confrère Jonas Mercier trouve ainsi un nouveau souffle. La traduction est signée Francesca Baltaceanu et Monica Brosteanu et les dessins de Romains Lamy ont été conservés.

« Amintirile unor evrei din România » fera l’objet d’un lancement officiel cet automne en Roumanie et est d’ores et déjà disponible sur commande par internetLa version française s’est déjà vendue à des centaines d’exemplaires et a rejoint les rayons de nombreuses bibliothèques à travers le monde. Lire la suite

Baia Mare : après le mur, l’éloignement des Roms

27 Sep

Par Mehdi CHEBANA

Le maire de Baia Mare, en Roumanie, avait déjà fait bâtir un mur le long du quartier où vivent les Roms. Il veut maintenant leur expulsion de la ville pour les reloger à la campagne.

De nombreuses associations s’élèvent contre le projet de la municipalité

Publié le 26 septembre 2012 dans L’Humanité

Une armée de pelleteuses qui débarquent pour réduire en miettes des dizaines de maisons de fortune. Un bataillon de policiers qui brandissent froidement une décision de justice. Et, face à eux, des habitants qui crient leur indignation. La scène se répète inlassablement dans les bidonvilles roms de Baia Mare, une ville de 140 000 habitants du nord de la Roumanie. Le dernier démantèlement remonte au 11 septembre, quand, sous l’œil de vidéastes amateurs, quelque deux cents Roms du quartier de Pirila ont été évacués sous la contrainte.

Depuis le printemps, la municipalité mène une politique systématique de démolition qui s’inscrit dans un projet plus vaste : reloger, d’ici trois ans, les quelque 4 000 Roms de Baia Mare à une dizaine de kilomètres du centre-ville. « Ces gens-là sont faits pour vivre dans les champs avec des chevaux », justifie, plein de cynisme, le maire, Catalin Chereches. « Au moins, à la campagne, ils trouveront des moyens de subsistance décents, ils pourront préserver leurs traditions et cesser de vivre uniquement d’aides sociales », ajoute-t-il. Lire la suite