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A Constanța, le casino n’a plus rien de royal

14 Mai

Par Mehdi CHEBANA

Rien ne va plus ! Un siècle après son inauguration en grande pompe par le prince Ferdinand, le casino Art-nouveau de Constanța a des allures d’épave. Plus de sept millions d’euros sont nécessaires pour lui redonner son éclat. Mais les imbroglios administratifs et judiciaires se succèdent, retardant toujours plus le début des travaux.

(©Roumanophilie/Mehdi Chebana)

Publié le 14 mai 2016 sur Roumanophilie

L’emblème du plus grand port roumain sur la mer Noire est à l’abandon depuis 2010. Le temps et les assauts du vent usent la façade, brisent les vitres une à une et attaquent la ferronnerie. A l’intérieur, les murs se fissurent, la peinture s’écaille, les boiseries s’abîment. La plupart des meubles ont été retirés mais les lustres restent suspendus pour rappeler le faste d’antan.

Il faudra au moins sept millions d’euros (31,6 millions de lei) et sept ans de travaux pour permettre à cet édifice classé de faire peau neuve. Le prix d’un rêve que partagent les 280 000 habitants de Constanța. Ils sont las d’assister au spectacle de sa dégradation au beau milieu d’une digue où ils adorent se promener.  Lire la suite

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Architecture : Bucarest dépareillée

13 Avr

Texte et photos : Mehdi CHEBANA

Bucarest n’est pas connue pour son homogénéité architecturale. Il y a un peu de tout, bien que la « marque » communiste continue de s’imposer. En quelques photographies, voici un petit aperçu des bâtiments les plus emblématiques de la capitale roumaine.

L’hôtel Ambasador

Publié le 15 juillet 2013 dans Regard

Au cœur de Bucarest, le boulevard Magheru est bordé par de nombreux édifices qui, comme ici l’hôtel Ambasador, ont été construits entre les années 1920 et 1940. C’est donc un musée à ciel ouvert pour tous les amateurs d’un style architectural relativement imposant, avec des lignes géométriques fortes et une rigueur dans la symétrie. Il est aussi raffiné dans le dessin des balcons et des escaliers et souvent même fantaisiste dans l’utilisation de formes arrondies. A ne pas confondre donc avec la banalité stylistique des barres d’immeubles construites sous le communisme… Lire la suite

Sea, sex, sun et… béton : bons baisers de Mamaia

12 Avr

Par Mehdi CHEBANA

Avec ses huit kilomètres de sable fin, cette station balnéaire du nord de Constanța dispose de l’une des plus grandes plages d’Europe. Les Roumains s’y pressent massivement chaque été. Ils sont les moteurs mais parfois aussi les victimes de son urbanisation effrénée. Reportage.

(©Roumanophilie/Mehdi Chebana)

Publié le 15 juillet 2013 dans Regard

Des gratte-ciel, des parkings de sept étages, deux îles artificielles, une promenade touristique flambant-neuve… La bétonisation du littoral s’accélère à Mamaia, l’une des stations balnéaires les plus fréquentées de Roumanie, située dans le nord de la ville de Constanța. Plus de 55 millions d’euros d’investissements, dont quelque 20 millions financés par des fonds européens, sont prévus dans le nouveau plan local d’urbanisme adopté au printemps 2013 en conseil municipal.

« Réjouissez-vous et remerciez le ciel qu’il y ait autant de chantiers », avait lancé à l’époque Radu Mazăre, l’ancien maire social-démocrate de Constanța [1]. « « Si on ne construisait pas, il n’y aurait pas de tourisme. Alors certes, nous avons une politique un peu plus relâchée envers les investisseurs privés qui construisent en ce moment, mais cela va permettre que tous ces projets soient terminés d’ici deux ans, et non pas dans sept ans. » Lire la suite

Prendre le bus à Bucarest, une affaire d’initiés

10 Avr

Par Mehdi CHEBANA

Où s’arrête le bus ? A quelle heure passe-t-il ? Dans quel sens va-t-il ? Des questions simples qui relèvent pourtant du casse-tête pour le million de touristes qui visite la capitale roumaine chaque année…

L’arrêt Universitate, dans le centre de Bucarest

La photo du jour, un arrêt de bus de la place de l’Université, en plein cœur de Bucarest. Comme vous le voyez, il est très pauvre en informations. Pas de plan, pas d’horaires… Juste le numéro des neuf véhicules qui passent par là. Et encore, seuls les initiés savent dans quelle direction ils vont… A cinq mètres, il y a bien deux abris bus. Mais ils n’en diront pas plus aux étrangers et voyageurs d’un jour.

Et c’est le cas à peu près partout sur ce réseau géré par la Régie autonome des Transports de Bucarest (RATB). Avec ses 106 lignes de bus, ses 18 lignes de trolley et ses 23 lignes de tramway, c’est le quatrième réseau le plus dense d’Europe. Pour ne pas s’y perdre, il vaut mieux donc consulter un plan de la RATB avant de se déplacer. Ou alors, se fier aux habitués et aux agents qui délivrent et rechargent les cartes de voyage magnétiques, dans des petites cahutes grises facilement reconnaissables. Lire la suite

Un Regard sur la ville de Iași

25 Mar

Texte et photos : Mehdi CHEBANA

Située en Moldavie roumaine, à 400 km de Bucarest et 150 km de Chişinău, la cité moldave a toujours compté dans l’histoire de la Roumanie. Elle en fut même la capitale provisoire il y a un siècle. Aujourd’hui, son dynamisme culturel en fait encore une ville à part dans le cœur des Roumains.

Le Palais de la Culture

Iaşi a longtemps été un lieu de pouvoir très important. Entre 1564 et 1859, elle est la capitale de la principauté de Moldavie, un vaste territoire à la charnière des empires ottoman, russe et austro-hongrois. Les princes qui y résident sont les vassaux des puissances étrangères mais gèrent de façon autonome les affaires intérieures. C’est notamment à Iaşi qu’est signé le traité mettant fin à la septième guerre russo-turque en 1792. La cité moldave est aussi la première ville roumaine à épouser les idées de la révolution de 1848.

Entre 1859 et 1862, alors que le prince Cuza vient de sceller l’union des principautés de Moldavie et de Valachie, la ville est avec Bucarest l’une des deux capitales de la Roumanie. Elle cède la place à sa rivale pour une somme d’argent dont elle ne verra jamais la couleur. Entre 1916 et 1918, à l’heure où Bucarest est occupée par les forces de l’Axe, elle redevient provisoirement la capitale du pays. Depuis, Iaşi a tourné la page. Elle est aujourd’hui le chef-lieu du département du même nom et rêve de devenir la capitale européenne de la culture en 2020. Lire la suite

Dubăsari, une ville moldave qui vit toujours à l’heure soviétique

21 Mar

Par Mehdi CHEBANA

L’URSS n’a pas tout à fait rendu l’âme… Dans la région séparatiste de Transnistrie, on la redécouvre à chaque coin de rue. Illustration à Dubăsari, à quatre heures de route de l’Union européenne.

Statue de Lénine à Dubasari

A la frontière non reconnue entre la Moldavie et la république sécessionniste de Transnistrie, Dubăsari ou Дубоссары en russe. Tout y rappelle l’Union soviétique telle qu’elle est décrite dans nos livres d’histoire en France. Ici, une statue de Lénine, là un blason marqué de la faucille et du marteau. Dans les rues baptisées Marx, Engels, Lénine ou des Communistes, des vieillards parlent avec nostalgie d’un temps où les transports et l’éducation étaient gratuits. Où l’on gagnait « suffisamment pour se construire une maison ». Où les retraites étaient « bien plus confortables » que les 30 dollars mensuels accordés aujourd’hui…

Ont survécu aussi un soviet où se réunissent les élus locaux et deux symboles de l’âge d’or industriel de la ville : la plus grande centrale hydroélectrique de Moldavie et une usine de pain que l’ancien président moldave Vladimir Voronine a dirigé entre 1966 et 1971. Lire la suite

A Bucarest, des chiens et des hommes

5 Juin

Par Mehdi CHEBANA

La chasse aux chiens errants touche à sa fin dans la capitale roumaine. Selon la SPA locale, ils étaient 65 000 il y a deux ans, on n’en compte plus qu’un bon millier aujourd’hui. Quand j’ai découvert ce bilan, j’ai aussitôt pensé à Rex, le quadrupède qui occupait ma cage d’escalierjusqu’à mon départ de Roumanie. Fait-il parti des 30 000 chiens euthanasiés ou des 23 000 qui ont été adoptés ?

La mairie de Bucarest s’était donné 18 mois pour ramasser 80% des chiens errants et les tuer

Rex, c’était en quelque sorte mon voisin de pallier. Il dormait sur des cartons disposés pour lui sous les marches. Il buvait de l’eau et mangeait à sa faim tous les jours. Pour tuer le temps, il avait même cinq ou six copains avec lesquels il faisait la java dans le quartier, la nuit tombée. Mes voisines lui avaient donné un nom, prenaient soin de lui comme s’il était notre chien à tous. Comme beaucoup de ses congénères à Bucarest, il n’était plus tout à fait un vagabond.

C’est en septembre 2013 que mes voisines ont commencé à s’inquièter. Le parlement venait d’adopter une nouvelle loi autorisant l’euthanasie des chiens des rues. Il est vrai que lorsqu’ils sont en meute, ces derniers peuvent se montrer très dangereux, allant jusqu’à tuer des passants. Avec ce nouveau texte, les députés espéraient résoudre un problème qui s’était accentué dans les années 1980 lorsque le régime de Ceaușescu fit raser des quartiers entiers de maisons pour construire des barres d’immeubles. Lire la suite