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Le rouble transnistrien, symbole d’un Etat fictif

27 Mar

Par’ Mehdi CHEBANA

En 1994, la Transnistrie s’est dotée d’une monnaie artificielle qui n’a aucune valeur hors de ses frontières. Ce rouble n’est reconnu par aucun pays au monde, à l’image de l’indépendance que les autorités de Tiraspol ont proclamée il y a un quart de siècle. Pourtant, c’est aussi une réalité palpable…

Le visage d’Alexander Souvorov sur le billet d’un rouble transnistrien

Depuis quelques années, je garde dans mon porte-feuille un étrange billet orange valant un rouble transnistrien, soit cent pièces d’un kopeck. Il me rappelle mon dernier séjour en Transnistrie, cette petite bande de terre qui a fait sécession de la Moldavie en 1991 mais qui en fait toujours partie officiellement.

Côté pile, le visage d’Alexander Souvorov, dernier généralissime de l’Empire russe, encensé pour n’avoir perdu aucune bataille au cours de sa longue carrière. Ce grand stratège, auteur de la Science de la victoire, apparaît également sur les billets de 5, 10 et 25 roubles émis par la Banque républicaine de Transnistrie. Côté face, un dessin du mémorial de Chițcani. Ce gros village, l’un des plus anciens de Moldavie, a été le théâtre de violents combats en 1992, lors de la guerre civile qui opposa les séparatistes de la région à l’armée régulière moldave. Lire la suite

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Pelmeni et colțunași, que cachent les raviolis de Moldavie ?

2 Fév

Par Mehdi CHEBANA

Plat de colțunași

Des colțunași fourrés à la pomme de terre avec leurs petits oignons caramélisés. Des pelmeni de porc recouverts de crème fraîche. Voilà deux plats qui font mon bonheur lors de mes séjours en Moldavie. C’est bon, ça tient au corps et ça coûte une bouchée de pain : une vingtaine de lei moldaves pour les premiers (1,20 euro), une quarantaine pour les seconds. Mais pour moi, colțunași et pelmeni restent aussi une énigme.

Comment se fait-il qu’on utilise deux mots différents pour désigner les mêmes carrés de pâte farcie cuits à l’eau et fourrés avec à peu près tout ce qu’on veut ? Dix ans que je cherche sans trouver de réponse satisfaisante. Au départ, je croyais que c’était en raison du bilinguisme répandu à l’est de la rivière Prout. « Colțunași » est un mot roumain probablement dérivé d’un régionalisme signifiant « grosses chaussettes » (sic !) Quant à « pelmeni », c’est le mot russe. Le problème, c’est que les deux figurent ensemble sur les cartes des restaurants, comme s’il existait une différence fondamentale. Lire la suite

Polémique autour d’une valse moldave diffusée en ouverture des JO de Sotchi

11 Fév

Par Mehdi CHEBANA

Les Jeux olympiques de Sotchi du 7 au 23 janvier 2014

Le compositeur moldave Eugen Doga aurait bien des raisons de jubiler. Sa valse Tandra şi gingaşa mea fiară a été diffusée, vendredi 7 février 2014, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Sotchi. Cérémonie qui a été regardée par 3 milliards de téléspectateurs à travers le monde.

Pourtant, le maestro âgé de 76 ans, auteur de plus de 200 musiques de films, ballets et spectacles, est très remonté contre les autorités russes. Et la polémique fait couler beaucoup d’encre en Moldavie. Eugen Doga reproche en effet aux organisateurs de ne pas lui avoir demandé son accord et d’avoir « mutililé » cette oeuvre  qui avait servi de bande originale à un célèbre film soviétique de 1978. Lire la suite

Chișinău : une ville, deux immatriculations

26 Nov

Par Mehdi CHEBANA

(©Roumanophilie/Mehdi Chebana)

LA PHOTO DU JOUR…  une Allemande rutilante et une Russe passée de mode ! Non pas que je sois un passionné de voitures et de mécanique, comme la plupart de mes copains moldaves. Mais, c’est le genre de contrastes qui me fait sourire quand je me promène dans Chișinău.


D’un côté, je n’ai jamais vu autant de voitures hors de prix
qu’ici. A part peut-être sur la Côte d’Azur et en Californie. Il paraît qu’elles sont plus chères qu’ailleurs et pourtant les Moldaves n’hésitent pas à s’endetter lourdement pour les acquérir. D’un autre côté, la Lada, ancien fleuron de l’industrie automobile soviétique, tout un mythe ! Lire la suite

Passages commerciaux et coupe-gorge, la vie souterraine à Chișinău

25 Nov

Par Mehdi CHEBANA

(©Roumanophilie/Mehdi Chebana)

LA PHOTO DU JOUR… un passage souterrain dans le centre de Chișinău ! Une petite ville sous la ville au croisement du boulevard Stefan cel Mare et de la rue Ismail. On peut y faire ses courses, boire un café, manger un bout ou encore  aller chez le coiffeur à moindre coût. Très pratique quand il pleut ou qu’il gèle à la surface, il permet surtout de ne pas se faire renverser par des automobilistes trop pressés.

J’aime le fourmillement de cet endroit aux heures de pointe, quand les passants stressés croisent les flâneurs et que le brouhaha devient abrutissant. A chaque fois, je suis également interpellé par le grand nombre de boutiques baptisées « ремонт », en russe ou « reparatii », en roumain. Les commerçants qui ont loué ces espaces se proposent de réparer à peu près tout. Lire la suite

La faucille et le marteau toujours dans le vent en Moldavie

24 Nov

Par Mehdi CHEBANA

(©Roumanophilie/Mehdi Chebana)

LA PHOTO DU JOUR… les drapeaux communistes en Moldavie ! Ils flottaient encore à Chișinău ce weekend à l’occasion d’une manifestation contre le gouvernement et sa politique de rapprochement avec l’Union européenne. Cette faucille et ce marteaux blancs sur fond rouge, symboles de l’union entre les paysans et les ouvriers, continuent d’avoir le vent en poupe dans cette ancienne république soviétique. Alors que le Parti communiste avait été interdit et dissout en 1991, il est réapparu sous un autre nom deux ans plus tard. Il fallait désormais l’appeler « Parti des communistes de République de Moldavie » (PCRM).

Depuis, il jouit d’une grande popularité et reste la plus grande formation politique du pays, avec plus d’un tiers des députés au parlement. Après avoir été au pouvoir de 2001 à 2009, sous l’égide de Vladimir Voronine, il fait aujourd’hui partie de l’opposition. Comme en Hongrie, en Lituanie, en Pologne ou en Lettonie, ces drapeaux ont été interdits l’an dernier, la coalition au pouvoir jugeant qu’ils étaient la marque d’une idéologie totalitaire et criminelle. Mais en juin 2013, le Conseil constitutionnel moldave a invalidé cette interdiction…