Tag Archives: Folklore

Les charmes de la campagne roumaine en plein Bucarest

17 Mai

Par Mehdi CHEBANA

(©Roumanophilie/Mehdi Chebana)

Il n’est pas toujours facile de supporter Bucarest, son vacarme, sa pollution, le stress de ses habitants, le gris de ses immeubles communistes… Ceux qui y sont nés disent souvent aimer cette ville « sans limite »; les autres s’y habituent, ils apprennent à dénicher ses trésors, ses petits coins où finalement on se sent bien.

Mon oasis à moi, c’est le musée du village « Dimitrie Gusti ». Situé au bord du lac Herestrau dans le nord de la capitale, c’est un musée à ciel ouvert de 4 500 mètres carrés qui retrace la vie rurale et les traditions paysannes dans les différentes régions de Roumanie. On y déambule librement, dans le calme, à travers des allées bordées de fleurs où les poules paradent fièrement et les chatons se laissent bercer par les visiteurs attendris. Lire la suite

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L’ours, la chèvre et la petite charrue…

22 Déc

Par Mehdi CHEBANA

Quand l’année touche à sa fin, la même fable bruyante et haute en couleurs s’écrit en Roumanie et en Moldavie. C’est le colindat, un joyeux porte-à-porte entre rite païen et ferveur religieuse. Depuis 2013, il est inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco.

Un timbre aux couleurs du colindat

Un dimanche matin, blotti au fond de mon lit dans les quartiers ouest de la capitale roumaine, je suis réveillé par un vacarme de tous les diables. Je me traîne jusqu’à la fenêtre. Entre les barres d’immeubles usées par le temps, une petite troupe de rigolos parade en tapant sur des tambours, en sifflant à tue-tête et en exécutant des pas de danse assez disgracieux. Encore à moitié endormi, je crois aussi apercevoir deux chèvres multicolores et deux ours avec des pompons rouges accrochés aux oreilles…

Au même moment, on s’agite dans ma cage d’escalier. Six bambins en habits traditionnels font du porte-à-porte. Plus de doute, il s’agit des colindători, en français « ceux qui marchent en chantant ». Ils proposent à ceux qui veulent bien ouvrir, ce qu’on appelle des colinde, des chants traditionnels de fin d’année. En retour, ils reçoivent des petits pains baptisés colaci, l’équivalent chez nous des cougnous. Lire la suite

Le căluş, une danse roumaine au patrimoine de l’Unesco

21 Juin

Par Mehdi CHEBANA

A l’approche de la Pentecôte orthodoxe (elle tombe les 19 et 20 juin cette année), de curieux danseurs folkloriques investissent le cœur des villages et les salles de spectacles des régions méridionales d’Olténie et de Munténie. Ce sont les călușari.

Des portés, des petits bons, des claquements de talons…

Arborant des chemises brodées, des pantalons ornés de clochettes et des chapeaux aux fanfreluches très colorées, ils perpétuent un rituel préchrétien de purification et de fertilité. On appelle ce rituel le căluș, du nom d’un dieu dace qui avait l’apparence d’un cheval (cal signifie cheval en roumain). Avec la doină, la céramique de Horezu, le colindat et la danse des garçons, c’est l’une des cinq traditions roumaines classées au patrimoine oral et immatériel de l’Unesco, son inscription ayant été officialisée en 2005.

Cette danse, faite de portés, de claquements de talons et de petits bonds était pratiquée jadis un peu partout sur le territoire actuel de la Roumanie. Les călușari allaient de maison en maison, en chantant, dansant et promettant santé et prospérité. Selon l’historien des religions Mircea Eliade, les villageois leur prêtaient même des pouvoirs magiques qui pouvaient les guérir des sorts jetés par les mauvaises fées. Lire la suite