Tag Archives: Indignés

Moldavie : manifestation massive contre le gouvernement et la corruption

5 Mai

Par Mehdi CHEBANA

Des dizaines de milliers de Moldaves sont descendus dans la rue, dimanche 3 mai à Chișinău, à l’appel de la plateforme civique « Dignité et vérité ». Ils ont réclamé la démission du gouvernement qu’ils accusent de s’éloigner de la voie européenne et de minimiser le scandale du milliard de dollars qui a mystérieusement « disparu » du système bancaire il y a six mois.

Manifestation du 3 mai 2015 à Chisinau

Publié le 5 mai 2015 dans Le Courrier des Balkans

Selon les organisateurs, plus de 40.000 manifestants venus de tout le pays se sont rassemblés devant le siège du gouvernement avant d’entamer une marche « non silencieuse » jusqu’à l’université de médecine de Chișinău. Dans le cortège, de nombreux membres de la société civile, écrivains, journalistes et artistes.

Outre la chute du gouvernement, la restitution du milliard d’euros qui s’est volatilisé en novembre et la publication du rapport d’enquête Kroll concernant cette affaire, ils ont demandé la démission des responsables du Parquet général, de la cour suprême, des douanes, de la commission d’intégrité et du conseil de la concurrence afin qu’une réforme réelle de ces institutions soit entamée. Lire la suite

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Emil Boc, la marionnette roumaine du FMI sortie de la scène

9 Fév

Par Mehdi CHEBANA

Emil Boc

Publié le 9 février 2012 dans L’Humanité

La colère de milliers de manifestants, les pressions de l’opposition, les dissensions grandissantes au sein de sa formation… Tout poussait Emil Boc vers la sortie. Le Premier ministre roumain a fini par jeter l’éponge lundi, devenant le septième chef de gouvernement de l’Union européenne (UE) à payer le choix de l’austérité. Dès sa nomination fin 2008, cet ex-professeur de droit a été chargé par le président Basescu, son principal soutien en politique, de gérer les effets désastreux de la crise mondiale sur l’économie roumaine.

Mission qu’Emil Boc, la cinquantaine, a exécuté froidement. En trois ans, il a mis en place la pire « cure » d’austérité de l’UE pour satisfaire le Fonds monétaire international (FMI) et Bruxelles en contrepartie d’un prêt global de 20 milliards d’euros. Appliqué et dévoué, il est qualifié par ses détracteurs de « marionnette de Basescu et du FMI ». « Il a su imposer sa marque, analyse le politologue Cristian Pîrvulescu, puisque c’est lui qui a eu l’idée de court-circuiter le Parlement pour adopter ces réformes draconiennes. » Lire la suite

Manifestations anti-rigueur en Roumanie : la situation en temps réel

6 Fév

Par Mehdi CHEBANA

(©Roumanophilie/Julia Beurq)

Depuis plusieurs mois, des manifestations ont lieu quasiment tous les jours en Roumanie. Je vous en parle aussi souvent que possible dans les colonnes de L’Humanité et de son hebdomadaire L’Humanité dimanche.  Certaines, organisées à l’appel des syndicats, sont de grande ampleur. d’autres sont plus spontanées et beaucoup moins suivies. Il faut dire que le plan d’austérité adopté par le gouvernement de centre-droite est l’un des plus durs de l’Union européenne et que la pléthore de réformes mises en place notamment pour satisfaire le FMI  et l’Union européenne (travail, éducation, administration, justice etc.) a eu le don de pousser à bout une large frange de la société roumaine.

C’est dans ce contexte que s’inscrit la vague de contestation qui s’est emparée, depuis jeudi 12 janvier, de Bucarest et de la plupart des grandes villes du pays. Cette fois, l’élément déclencheur, « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase » comme l’assènent les manifestants, a été la démission du fondateur du service médical d’urgence, Raed Arafat, à la suite d’une  dispute avec le président Basescu sur un projet controversé de réforme de la santé. Grosso modo, le chef de l’Etat se posait en fervent défenseur de la privatisation du SAMU et de l’ouverture du système à des assureurs privés, ce qui n’était pas du goût de Raed Arafat. Les premières manifestations commencent alors, réunissant quelques centaines de personnes à travers le pays. Le président Basescu retire le projet, sans doute soucieux de ne pas fâcher encore plus l’électorat à quelques mois des élections législatives. Lire la suite

Roumanie : « Voilà ce qu’on nous laisse ! »

27 Jan

Par Mehdi CHEBANA

(©Roumanophilie/Mehdi Chebana)

Publié en janvier 2012 dans L’Humanité dimanche

Chaussures fourrées, bonnet et bouteille isotherme remplie de café… Alin n’a rien oublié. Après deux semaines de mobilisation pour réclamer la démission du président Basescu et du gouvernement de centre-droite, ce jeune professeur de roumain a appris à s’organiser. Malgré la neige et le froid, il peut rester jusqu’à 10 heures sur la place de l’Université de Bucarest pour crier son ras-le-bol aux côtés de centaines d’autres indignés.

« Je n’étais jamais descendu dans la rue pour manifester, confie-t-il, un brin gêné, mais je ne supportais tellement plus le mépris de nos dirigeants que je me suis pris en main ». Ce sont la baisse de son salaire de 25% et le passage en force du gouvernement sur une réforme de l’éducation qui ont poussé le jeune homme à se mobiliser. Aujourd’hui, il vit avec environ 200 euros par mois, soit 270 euros de moins que le salaire moyen en Roumanie. « Comment voulez vous vivre dignement avec si peu ? Nous, on a fait des sacrifices mais le pouvoir et sa clique ont continué de s’enrichir. » Lire la suite

Roumanie : deux ans de réformes et de mobilisation contre la rigueur

21 Jan

Par Mehdi CHEBANA

(©Roumanophilie/Mehdi Chebana)

Depuis deux ans, les autorités roumaines multiplient les réformes et les mesures drastiques pour sortir leur pays de la crise et satisfaire les exigences du Fonds monétaire international (FMI) et de l’Union européenne qui leur ont accordé un prêt de 20 milliards d’euros. Cette cure d’austérité, l’une des pires de l’Union européenne, a suscité la colère des syndicats qui ont organisé plusieurs rassemblements d’ampleur dans le pays mais aussi, plus récemment, l’indignation de milliers de Roumains asphyxiés par la rigueur. Lire la suite