Tag Archives: Moldavie

Le rouble transnistrien, symbole d’un Etat fictif

27 Mar

Par’ Mehdi CHEBANA

En 1994, la Transnistrie s’est dotée d’une monnaie artificielle qui n’a aucune valeur hors de ses frontières. Ce rouble n’est reconnu par aucun pays au monde, à l’image de l’indépendance que les autorités de Tiraspol ont proclamée il y a un quart de siècle. Pourtant, c’est aussi une réalité palpable…

Le visage d’Alexander Souvorov sur le billet d’un rouble transnistrien

Depuis quelques années, je garde dans mon porte-feuille un étrange billet orange valant un rouble transnistrien, soit cent pièces d’un kopeck. Il me rappelle mon dernier séjour en Transnistrie, cette petite bande de terre qui a fait sécession de la Moldavie en 1991 mais qui en fait toujours partie officiellement.

Côté pile, le visage d’Alexander Souvorov, dernier généralissime de l’Empire russe, encensé pour n’avoir perdu aucune bataille au cours de sa longue carrière. Ce grand stratège, auteur de la Science de la victoire, apparaît également sur les billets de 5, 10 et 25 roubles émis par la Banque républicaine de Transnistrie. Côté face, un dessin du mémorial de Chițcani. Ce gros village, l’un des plus anciens de Moldavie, a été le théâtre de violents combats en 1992, lors de la guerre civile qui opposa les séparatistes de la région à l’armée régulière moldave. Lire la suite

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Moldavie : mort de Valentin Goga, ancien percussionniste du groupe Noroc

14 Fév

Par Mehdi CHEBANA

Valentin Goga est décédé samedi 13 février 2016 à l’issue d’un concert à Chișinău. Après avoir connu le succès avec le plus célèbre des groupes de rock moldave, il s’était consacré à la gestion de plusieurs institutions culturelles.

Valentin Goga avait été le percussionniste de Noroc

Publié le 14 février 2016 dans Le Courrier des Balkans

Âgé de 65 ans, Valentin Goga a succombé à un infarctus dans les coulisses du Palais national, une institution qu’il dirigeait depuis 22 ans, rapportent les médias moldaves. Quelques minutes plus tôt, il jouait un morceau de flûte traditionnelle dans le cadre d’un concert organisé à l’occasion de la Saint-Valentin.

Ce mélomane touche-à-tout avait été le percussionniste de Noroc, un groupe de rock et de folk qui connut un immense succès dans les anciens pays communistes. Lire la suite

Moldavie : les transferts d’argent de la diaspora en forte baisse

12 Fév

Traduit par Mehdi CHEBANA

Les transferts d’argent des expatriés moldaves ont baissé de 30% entre 2014 et 2015. Ce sont surtout les Moldaves installés en Russie qui ont limité leurs envois, contrairement à ceux établis aux États-Unis.

Lei moldaves

Publié le 30 janvier 2016 dans Jurnal de Chișinău

Les ressortissants moldaves qui vivent à l’étranger envoient de moins en moins d’argent à leurs familles restées au pays. Selon la Banque nationale, le montant des transferts d’argent a à peine dépassé 1,1 milliard de dollars en 2015, 30% de moins qu’en 2014. Une baisse qui, relèvent les économistes, s’explique par la dévaluation de la monnaie unique européenne par rapport au dollar et par l’aggravation de la crise économique en Russie.

Dans le détail, les quelque 800 000 Moldaves qui vivent à l’étranger ont envoyé l’an dernier environ 1,129 milliard de dollars, contre 1,612 milliard l’année précédente, soit un quart du PIB de la Moldavie. Plus de 45% de ces transferts ont été réalisés à partir des pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI), en chute de 50% sur un an. Les sommes envoyées de l’Union européenne n’ont en revanche baissé que de 3,9% sur la même période. Lire la suite

Pelmeni et colțunași, que cachent les raviolis de Moldavie ?

2 Fév

Par Mehdi CHEBANA

Plat de colțunași

Des colțunași fourrés à la pomme de terre avec leurs petits oignons caramélisés. Des pelmeni de porc recouverts de crème fraîche. Voilà deux plats qui font mon bonheur lors de mes séjours en Moldavie. C’est bon, ça tient au corps et ça coûte une bouchée de pain : une vingtaine de lei moldaves pour les premiers (1,20 euro), une quarantaine pour les seconds. Mais pour moi, colțunași et pelmeni restent aussi une énigme.

Comment se fait-il qu’on utilise deux mots différents pour désigner les mêmes carrés de pâte farcie cuits à l’eau et fourrés avec à peu près tout ce qu’on veut ? Dix ans que je cherche sans trouver de réponse satisfaisante. Au départ, je croyais que c’était en raison du bilinguisme répandu à l’est de la rivière Prout. « Colțunași » est un mot roumain probablement dérivé d’un régionalisme signifiant « grosses chaussettes » (sic !) Quant à « pelmeni », c’est le mot russe. Le problème, c’est que les deux figurent ensemble sur les cartes des restaurants, comme s’il existait une différence fondamentale. Lire la suite

Moldavie : le coeur de Komrat, en Gagaouzie, bat dans ses bazars

11 Jan

Par Mehdi CHEBANA

C’est dans les bazars que se concentre la vie urbaine de Komrat, la capitale de la région autonome de Gagaouzie, dans le sud de la Moldavie. Fruits et légumes, textiles, meubles, matériel high-tech, on trouve tout au Bazar central ou au Boudjak ! Dans cette ville cosmopolite et très pauvre – le revenu moyen n’excède pas 50 euros – il n’existe pas de centres commerciaux. Depuis la chute de l’URSS, les usines ont fermé, et les gens préfèrent faire du commerce que travailler dans les champs. Pourtant, la crise commence aussi à se faire sentir à Komrat.

(©Roumanophilie/Mehdi Chebana)

Publié le 11 juillet 2009 dans Le Courrier des Balkans

Deux avenues principales que montent et descendent des policiers en mal d’activité. Des maisons de campagne plantées en plein centre-ville. Un petit jardin public où cancanent quelquesbabouchki inusables. Et au milieu, une cathédrale jaune poussin coiffée de bulbes orientaux… Voilà à quoi ressemble Komrat au premier coup d’œil.

« C’est un trou à rats poussiéreux, un coin paumé, un gros village sans intérêt », s’acharne-t-on souvent à Chisinau. Et pourtant, Komrat, 26.000 habitants, capitale de la région autonome de Gagaouzie, est une ville qui grouille de vie. Pour s’en convaincre, il faut s’aventurer dans les allées du bazar central où des milliers de personnes affluent six jours sur sept. Par tous les temps. Lire la suite

Allô ? Mais que sont devenus les O-Zone ?

30 Déc

Par Mehdi CHEBANA

Pochette de l’album « Disco-Zone »

Si si, ils chantent encore ! Depuis leur succès Dragostea din tei (L’amour sous le tilleul) qui avait fait le tour du monde en 2004, les trois membres du groupe moldave O-Zone se sont lancés dans des carrières solo. Dan Balan, Arsenie et Radu Sirbu chantent désormais en anglais, en russe et de temps en temps en roumain.  Mais ils ne sont plus autant parodiés ou repris que lorsqu’ils étaient au sommet de « leur art ». Leur style est toujours aussi… fantasque et inimitable !

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L’ours, la chèvre et la petite charrue…

22 Déc

Par Mehdi CHEBANA

Quand l’année touche à sa fin, la même fable bruyante et haute en couleurs s’écrit en Roumanie et en Moldavie. C’est le colindat, un joyeux porte-à-porte entre rite païen et ferveur religieuse. Depuis 2013, il est inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco.

Un timbre aux couleurs du colindat

Un dimanche matin, blotti au fond de mon lit dans les quartiers ouest de la capitale roumaine, je suis réveillé par un vacarme de tous les diables. Je me traîne jusqu’à la fenêtre. Entre les barres d’immeubles usées par le temps, une petite troupe de rigolos parade en tapant sur des tambours, en sifflant à tue-tête et en exécutant des pas de danse assez disgracieux. Encore à moitié endormi, je crois aussi apercevoir deux chèvres multicolores et deux ours avec des pompons rouges accrochés aux oreilles…

Au même moment, on s’agite dans ma cage d’escalier. Six bambins en habits traditionnels font du porte-à-porte. Plus de doute, il s’agit des colindători, en français « ceux qui marchent en chantant ». Ils proposent à ceux qui veulent bien ouvrir, ce qu’on appelle des colinde, des chants traditionnels de fin d’année. En retour, ils reçoivent des petits pains baptisés colaci, l’équivalent chez nous des cougnous. Lire la suite