Tag Archives: Pauvreté

Dubăsari, une ville moldave qui vit toujours à l’heure soviétique

21 Mar

Par Mehdi CHEBANA

L’URSS n’a pas tout à fait rendu l’âme… Dans la région séparatiste de Transnistrie, on la redécouvre à chaque coin de rue. Illustration à Dubăsari, à quatre heures de route de l’Union européenne.

Statue de Lénine à Dubasari

A la frontière non reconnue entre la Moldavie et la république sécessionniste de Transnistrie, Dubăsari ou Дубоссары en russe. Tout y rappelle l’Union soviétique telle qu’elle est décrite dans nos livres d’histoire en France. Ici, une statue de Lénine, là un blason marqué de la faucille et du marteau. Dans les rues baptisées Marx, Engels, Lénine ou des Communistes, des vieillards parlent avec nostalgie d’un temps où les transports et l’éducation étaient gratuits. Où l’on gagnait « suffisamment pour se construire une maison ». Où les retraites étaient « bien plus confortables » que les 30 dollars mensuels accordés aujourd’hui…

Ont survécu aussi un soviet où se réunissent les élus locaux et deux symboles de l’âge d’or industriel de la ville : la plus grande centrale hydroélectrique de Moldavie et une usine de pain que l’ancien président moldave Vladimir Voronine a dirigé entre 1966 et 1971. Lire la suite

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Qui est la jeunesse roumaine ?

4 Juin

Par Mehdi CHEBANA

Etre jeune en Roumanie, c’est habiter chez ses parents jusqu’à 30 ans, trembler face au chômage et rêver d’une vie à l’étranger. Voici quelques statistiques.

Avec un taux de chômage des jeunes de 23,5%, la Roumanie se situe au dessus de la moyenne européenne

Publié le 15 mars 2012 dans Regard (actualisé)

De nombreuses administrations roumaines regroupent dans la catégorie « jeunes » tous ceux qui ont entre 14 et 35 ans. Ils seraient environ 7 millions, soit un tiers de la population totale, selon l’Autorité nationale de recherche scientifique. Ces jeunes sont toutefois de moins en moins nombreux à l’heure où la population de la Roumanie ne cesse de décroître.

Depuis 2002, elle a diminué de 12% sous les effets conjugués de l’émigration et d’une baisse du taux de natalité, selon le dernier recensement organisé dans le pays en 2011. La Roumanie compte aujourd’hui 19 millions d’habitants, soit 2,6 millions de moins que lors du précédent recensement il y a dix ans. Parmi eux, de moins en moins de jeunes donc, et toujours plus de retraités (5,5 millions en 2011). Lire la suite

Les Moldaves, grands voyageurs par nécessité

21 Nov

Par Mehdi CHEBANA

(©Roumanophilie/Mehdi Chebana)

LA PHOTO DU JOUR… la gare routière centrale de Chișinău ! J’y ai débarqué ce matin après avoir passé une nuit chaotique  dans l’un des minibus qui relient Bucarest à la capitale moldave. Plus de 450 kilomètres en huit heures mais pour seulement 75 lei roumains, soit environ 17 euros. J’ai été ébloui par la lumière des villes, secoué par le bitume meurtri, paralysé par le froid et très agacé par les films en russe – non sous-titrés – que nous a imposés le chauffeur.

Pourtant, je suis le seul que ce manque de confort semble avoir dérangé. Mes vingt compagnons de route ont tous dormi comme des bébés. Il faut dire que les Moldaves ont l’habitude de voyager dans ces conditions. De voyager tout court. A la Gara Centrală, l’une des trois grandes gares routières de la ville, le balai des minibus et autocars commence dès l’aube. Lire la suite

La Roumanie, pays de la protection sociale pas chère

7 Déc

Par Mehdi CHEBANA

Bucarest, qui a subi l’un des plans d’austérité les plus drastiques de l’UE, est champion d’Europe toutes catégories pour le niveau réduit de ses dépenses sociales. Une performance à ravir les néolibéraux mais qui cache d’hallucinantes galères.

Entre 800 et 1 100 enfants sont livrés à eux-mêmes dans les rues de Bucarest

Publié le 5 décembre 2012 dans L’Humanité

Une soupe bien chaude, des vêtements d’hiver, quelques couvertures… « Quelqu’un a pensé aux bonbons ? » Deux fois par semaine, avant la tombée de la nuit, les bénévoles de la fondation Parada s’assurent qu’il ne manque rien dans leur remorque. Pendant plusieurs heures, ils vont sillonner les rues de Bucarest, à la rencontre d’enfants et de jeunes adultes sans domicile fixe. Ils sont attendus avec impatience.

« Les voilà ! »… Le vieil utilitaire rouge et blanc de la fondation se gare sur l’immense boulevard de la Jeunesse, dans le sud de la capitale roumaine. Un petit groupe de gamins déboule en chahutant. Ils connaissent bien les bénévoles, qui organisent régulièrement pour eux des ateliers de cirque. « Ça fait plaisir de les voir, ils sont un peu notre famille », se réjouit Cristina, une jeune maman de dix-sept ans emmitouflée dans un manteau visiblement trop grand. Lire la suite

Baia Mare : après le mur, l’éloignement des Roms

27 Sep

Par Mehdi CHEBANA

Le maire de Baia Mare, en Roumanie, avait déjà fait bâtir un mur le long du quartier où vivent les Roms. Il veut maintenant leur expulsion de la ville pour les reloger à la campagne.

De nombreuses associations s’élèvent contre le projet de la municipalité

Publié le 26 septembre 2012 dans L’Humanité

Une armée de pelleteuses qui débarquent pour réduire en miettes des dizaines de maisons de fortune. Un bataillon de policiers qui brandissent froidement une décision de justice. Et, face à eux, des habitants qui crient leur indignation. La scène se répète inlassablement dans les bidonvilles roms de Baia Mare, une ville de 140 000 habitants du nord de la Roumanie. Le dernier démantèlement remonte au 11 septembre, quand, sous l’œil de vidéastes amateurs, quelque deux cents Roms du quartier de Pirila ont été évacués sous la contrainte.

Depuis le printemps, la municipalité mène une politique systématique de démolition qui s’inscrit dans un projet plus vaste : reloger, d’ici trois ans, les quelque 4 000 Roms de Baia Mare à une dizaine de kilomètres du centre-ville. « Ces gens-là sont faits pour vivre dans les champs avec des chevaux », justifie, plein de cynisme, le maire, Catalin Chereches. « Au moins, à la campagne, ils trouveront des moyens de subsistance décents, ils pourront préserver leurs traditions et cesser de vivre uniquement d’aides sociales », ajoute-t-il. Lire la suite

Marché du travail : les Roms en butte au racisme en Roumanie

6 Sep

Par Mehdi CHEBANA

Gelu Duminica

Publié le 5 septembre 2012 dans L’Humanité

«Contrairement aux autres Roumains, les Roms viennent avant tout en France pour fuir 
la pauvreté », souligne Gelu Duminica (Cf. photo), 
président de l’organisation Impreuna, qui précise : 
« Ils ne cherchent pas un boulot d’ingénieur mieux payé, ils tentent tout simplement de survivre. »

La moitié des deux millions de Roms qui vivent 
en Roumanie gagnent moins de 3,40 euros par jour 
et 23 % d’entre eux n’ont pas d’accès à l’eau 
et à l’électricité, selon un rapport publié il y a un an. 
Une pauvreté extrême accentuée par un très faible 
niveau d’instruction qui leur ferme souvent les portes 
du marché du travail. Lire la suite

Baia Mare : honteux mur anti-Roms

12 Juil

Par Mehdi CHEBANA

Le quartier Horea de Baia Mare

Publié le 8 juillet 2011 dans L’Humanité

La ville de Baia Mare, dans le nord-ouest de la Roumanie, a suscité la colère et l’indignation de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme après avoir démarré la construction d’un mur de béton et annoncé l’introduction de plusieurs mesures sécuritaires dans un quartier où vivent majoritairement des Roms. Dans une lettre ouverte, Amnesty International, les associations Sanse Egale et Romani Criss dénoncent « des initiatives discriminatoires qui ont pour effet de ghettoïser et d’humilier les Roms en leur infligeant un traitement dégradant ».


Concrètement, les autorités entendent ériger un mur d’une hauteur de 1,80 mètre, long de près de 90 mètres pour séparer ce quartier défavorisé d’une route nationale très empruntée. « C’est pour éviter les nombreux accidents de la circulation qui se sont produits jusqu’ici », justifie le député-maire Catalin Chereches, ajoutant que « le mur serait en béton puisqu’on ne peut pas le faire en bois car (sic) ils y mettraient le feu, ni en métal car ils iraient le vendre ».
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