Tag Archives: Regard

Architecture : Bucarest dépareillée

13 Avr

Texte et photos : Mehdi CHEBANA

Bucarest n’est pas connue pour son homogénéité architecturale. Il y a un peu de tout, bien que la « marque » communiste continue de s’imposer. En quelques photographies, voici un petit aperçu des bâtiments les plus emblématiques de la capitale roumaine.

L’hôtel Ambasador

Publié le 15 juillet 2013 dans Regard

Au cœur de Bucarest, le boulevard Magheru est bordé par de nombreux édifices qui, comme ici l’hôtel Ambasador, ont été construits entre les années 1920 et 1940. C’est donc un musée à ciel ouvert pour tous les amateurs d’un style architectural relativement imposant, avec des lignes géométriques fortes et une rigueur dans la symétrie. Il est aussi raffiné dans le dessin des balcons et des escaliers et souvent même fantaisiste dans l’utilisation de formes arrondies. A ne pas confondre donc avec la banalité stylistique des barres d’immeubles construites sous le communisme… Lire la suite

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Un Regard sur la ville de Iași

25 Mar

Texte et photos : Mehdi CHEBANA

Située en Moldavie roumaine, à 400 km de Bucarest et 150 km de Chişinău, la cité moldave a toujours compté dans l’histoire de la Roumanie. Elle en fut même la capitale provisoire il y a un siècle. Aujourd’hui, son dynamisme culturel en fait encore une ville à part dans le cœur des Roumains.

Le Palais de la Culture

Iaşi a longtemps été un lieu de pouvoir très important. Entre 1564 et 1859, elle est la capitale de la principauté de Moldavie, un vaste territoire à la charnière des empires ottoman, russe et austro-hongrois. Les princes qui y résident sont les vassaux des puissances étrangères mais gèrent de façon autonome les affaires intérieures. C’est notamment à Iaşi qu’est signé le traité mettant fin à la septième guerre russo-turque en 1792. La cité moldave est aussi la première ville roumaine à épouser les idées de la révolution de 1848.

Entre 1859 et 1862, alors que le prince Cuza vient de sceller l’union des principautés de Moldavie et de Valachie, la ville est avec Bucarest l’une des deux capitales de la Roumanie. Elle cède la place à sa rivale pour une somme d’argent dont elle ne verra jamais la couleur. Entre 1916 et 1918, à l’heure où Bucarest est occupée par les forces de l’Axe, elle redevient provisoirement la capitale du pays. Depuis, Iaşi a tourné la page. Elle est aujourd’hui le chef-lieu du département du même nom et rêve de devenir la capitale européenne de la culture en 2020. Lire la suite

Statistiques : être une femme en Roumanie

10 Jan

Par Mehdi CHEBANA

De l’actrice Elvira Popescu à la chanteuse Inna, en passant par Nadia Comăneci ou Elena Ceaușescu, seules quelques femmes figurent au Panthéon des Roumains célèbres dans le monde entier. Dans leur ombre, des millions d’autres sont écartées de toute forme de pouvoir, moins payées et beaucoup plus exposées à la pauvreté et la maladie. Voici quelques statistiques…

En Roumanie, les femmes gagnent en moyenne 8% de moins que les hommes

Aucune femme n’a jamais été présidente ou premier ministre dans l’histoire de la Roumanie. Avec aujourd’hui 16 ministres masculins dans un gouvernement en comptant 23, 96% des mairies dirigées par des hommes et 88% des sièges du parlement occupés par des hommes, la Roumanie est par ailleurs l’un des pays européens où les femmes sont les moins représentées en politique. En matière de représentation parlementaire, le pays se situe même parmi les plus discriminants au monde, selon un récent rapport du Forum économique mondial.

Pourtant, au cours de la dernière décennie du régime communiste, les femmes étaient encore 30% à occuper un siège de député ou de sénateur en Roumanie. Dans le monde de l’entreprise, la situation n’est guère meilleure. Les femmes ne sont représentées qu’à hauteur de 10% dans les plus hauts organes de décision des grandes sociétés roumaines et elles y sont en moyenne moins bien payées que leurs homologues masculins, selon la Commission européenne. Lire la suite

Qui est la jeunesse roumaine ?

4 Juin

Par Mehdi CHEBANA

Etre jeune en Roumanie, c’est habiter chez ses parents jusqu’à 30 ans, trembler face au chômage et rêver d’une vie à l’étranger. Voici quelques statistiques.

Avec un taux de chômage des jeunes de 23,5%, la Roumanie se situe au dessus de la moyenne européenne

Publié le 15 mars 2012 dans Regard (actualisé)

De nombreuses administrations roumaines regroupent dans la catégorie « jeunes » tous ceux qui ont entre 14 et 35 ans. Ils seraient environ 7 millions, soit un tiers de la population totale, selon l’Autorité nationale de recherche scientifique. Ces jeunes sont toutefois de moins en moins nombreux à l’heure où la population de la Roumanie ne cesse de décroître.

Depuis 2002, elle a diminué de 12% sous les effets conjugués de l’émigration et d’une baisse du taux de natalité, selon le dernier recensement organisé dans le pays en 2011. La Roumanie compte aujourd’hui 19 millions d’habitants, soit 2,6 millions de moins que lors du précédent recensement il y a dix ans. Parmi eux, de moins en moins de jeunes donc, et toujours plus de retraités (5,5 millions en 2011). Lire la suite

Céramiques Cucuteni : il y a 7000 ans en Moldavie…

14 Déc

Par Mehdi CHEBANA

La civilisation Cucuteni rayonnait il y a sept mille ans dans le nord-est de la Roumanie. Elle a laissé un patrimoine culturel d’une grande richesse mais, bien qu’elle suscite de plus en plus l’intérêt du grand public, les recherches archéologiques et la restauration de ses précieuses céramiques tournent au ralenti, faute de moyens.

Vase Cucuteni (B) retrouvé à Ghelaiesti

Vase Cucuteni (B) retrouvé à Ghelaiesti

Publié dans la revue Regard le 15 octobre 2013

Plus de 50 000 visiteurs se sont pressés l’été dernier au musée de la ville de Bucarest pour découvrir une remarquable collection de céramiques datant des 5e et 4e millénaires avant notre ère. Baptisée « La culture Cucuteni : valeurs retrouvées de la préhistoire européenne », l’exposition regroupait une grande variété de vases polychromes ornés de motifs en spirale mais aussi des statuettes anthropomorphes ou zoomorphes finement ciselées.

Une centaine d’objets sortis de terre dans la région de Iași étaient ainsi présentés, comme autant de témoignages du savoir-faire et du raffinement des Cucuteni. A son apogée, cette civilisation néolithique rayonnait sur près de 350 000 kilomètres carrés, du sud-est de la Transylvanie au sud de l’Ukraine, en passant par la Moldavie. Lire la suite

Jeux olympiques d’hiver : aujourd’hui Sotchi, demain Brașov ?

5 Fév

Par Mehdi CHEBANA

Brașov ambitionne d’organiser un jour les Jeux olympiques. Un pari un peu fou dans un pays qui manque d’infrastructures et de champions de sports d’hiver. Pourtant, la route n’est plus si longue. Entretien avec Ioan Dobrescu, le secrétaire général du Comité olympique et sportif roumain.

Brașov a déposé sa candidature pour organiser les JO de la jeunesse en 2020

Publié le 15 décembre 2013 dans Regard

Regard – La cité carpatique peut-elle réussir son pari ?

Ioan Dobrescu. En tout cas, elle en prend le chemin. En collaboration avec trois communes voisines (ndlr. Râșnov, Predeal et Fundata), elle a notamment organisé en février 2013 le Festival olympique de la jeunesse européenne. C’est une compétition de sports d’hiver qui a réuni plus de 900 jeunes de 14 à 18 ans qui sont venus tout le continent. Et bien, elle a su montrer à cette occasion qu’elle pouvait accueillir de grands événements. De l’avis des Comités olympiques européens, c’était l’édition la plus réussie jusqu’ici.

Pas mal d’argent a été investi dans les infrastructures (ndlr. plusieurs dizaines de millions d’euros en deux ans), les bénévoles ont été formidables et le public a suivi. Imaginez, 4000 spectateurs ont assisté au concours de saut à ski ! Forte de ce succès, Brașov a déposé fin novembre sa candidature pour organiser les JO de la jeunesse en 2020. C’est un nouveau défi car cette fois, il s’agira d’accueillir deux fois plus de jeunes sportifs qui, eux, viendront du monde entier. Lausanne est notre concurrente directe mais nous pouvons croire en nos chances. Lire la suite

Un Regard sur la ville de Brașov

26 Déc

Par Mehdi CHEBANA

(©Roumanophilie/Mehdi Chebana)

Publié le 15 décembre 2013 dans Regard

Nichée dans les Carpates, à 170 kilomètres au nord de Bucarest, Brașov est la cité la plus peuplée du centre de la Roumanie et la deuxième de Transylvanie. Sous le communisme, elle était même la plus grande ville de province. Mais avec seulement 253.000 habitants, elle se trouve aujourd’hui devancée par Timișoara, Cluj, Iași, Constanța et Craiova, selon le dernier recensement organisé dans le pays en 2011.

Marquée par un déclin démographique important depuis la révolution de 1989, la ville a ainsi perdu 70.000 habitants en deux décennies, dont plus de 30.000 depuis 2002. En cause, la fermeture d’anciens fleurons de l’industrie locale. Le phénomène a poussé de nombreux ouvriers qui avaient été déracinés sous le communisme à rentrer dans leur région d’origine ou à tenter leur chance à l’étranger. La septième ville de Roumanie est également le chef-lieu du département de Brașov qui, avec seulement 549.000 habitants, ne fait pas partie des dix plus peuplés. Il enregistre toutefois l’un des meilleurs accroissements naturels (+348), avec ceux de Iași et Suceava. Lire la suite