Tag Archives: Séparatisme

Dubăsari, une ville moldave qui vit toujours à l’heure soviétique

21 Mar

Par Mehdi CHEBANA

L’URSS n’a pas tout à fait rendu l’âme… Dans la région séparatiste de Transnistrie, on la redécouvre à chaque coin de rue. Illustration à Dubăsari, à quatre heures de route de l’Union européenne.

Statue de Lénine à Dubasari

A la frontière non reconnue entre la Moldavie et la république sécessionniste de Transnistrie, Dubăsari ou Дубоссары en russe. Tout y rappelle l’Union soviétique telle qu’elle est décrite dans nos livres d’histoire en France. Ici, une statue de Lénine, là un blason marqué de la faucille et du marteau. Dans les rues baptisées Marx, Engels, Lénine ou des Communistes, des vieillards parlent avec nostalgie d’un temps où les transports et l’éducation étaient gratuits. Où l’on gagnait « suffisamment pour se construire une maison ». Où les retraites étaient « bien plus confortables » que les 30 dollars mensuels accordés aujourd’hui…

Ont survécu aussi un soviet où se réunissent les élus locaux et deux symboles de l’âge d’or industriel de la ville : la plus grande centrale hydroélectrique de Moldavie et une usine de pain que l’ancien président moldave Vladimir Voronine a dirigé entre 1966 et 1971. Lire la suite

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Moldavie : vers un statut inédit pour les Bulgares de Taraclia

8 Avr

Par Mehdi CHEBANA

Après les Transnistriens et les Gagaouzes, les Bulgares du sud de la Moldavie sont en passe d’obtenir la reconnaissance juridique de leur particularisme. Le Parlement de Chișinău a en effet voté, vendredi 3 avril 2015, une proposition de loi faisant de Taraclia, département où ils sont majoritaires, un territoire « national culturel ». Un nouveau statut qui doit encore être adopté en seconde lecture.

Panneau à l’entrée de la ville moldave de Taraclia

Publié le 6 avril 2015 dans Le Courrier des Balkans

Quelque 28 000 Bulgares vivent dans le département méridional de Taraclia, ce qui représente deux tiers de la population locale, selon les résultats préliminaires du recensement organisé l’an dernier. C’est ce poids démographique et la vigueur de leur identité culturelle qui ont poussé les représentants de la communauté à demander à plusieurs reprises un statut spécifique. Lire la suite

Pourquoi un scénario criméen ne tient pas en Transnistrie

20 Mar

Par Mehdi CHEBANA

(©Roumanophilie/Mehdi Chebana)

POINT DE VUE. Que va-t-on bien pouvoir raconter en attendant qu’un premier attentat secoue la Crimée ? Au lendemain du rattachement de la péninsule ukrainienne à la Fédération de Russie, les regards des analystes et des journalistes se sont soudain tournés vers la Transnistrie. Certains ignoraient jusque là l’existence de cette région séparatiste de Moldavie. D’autres, dans un souci grotesque de vulgarisation, se sont plu à la présenter comme la « Bordurie » de Hergé. Pour eux en tout cas, pas de doute, Moscou entend y répéter le scénario criméen, une crainte que partagent plusieurs partis politiques et médias en Moldavie. Lire la suite

Gagaouzie : la course au poste de gouverneur est lancée

14 Nov

Par Mehdi CHEBANA

(©Roumanophilie/Mehdi Chebana)

Les électeurs de Gagaouzie, petite région autonome située dans le sud de la Moldavie (vite, une carte !), sont appelés aux urnes le 12 décembre prochain pour élire leur nouveau gouverneur (également appelé « başcan »). Trois candidats sont en lice mais aucun ne part favori. Le başcan sortant, Mihail Formuzal, 51 ans, se présente pour une nouvelle mandature de quatre ans.

Il est réputé pour sa modération vis-à-vis du pouvoir central de Chişinău bien qu’il revendique une plus large autonomie pour la région. Il sera opposé à Nicolai Dudoglo, 44 ans, maire en exercice de Comrat, la capitale gagaouze, et à Irina Vlah, 36 ans, soutenue par le Parti des communistes (PCRM) toujours très influent. Lire la suite

A Tiraspol, les tanks ont aussi une fonction décorative

8 Sep

Par Mehdi CHEBANA

(©Roumanophilie/Mehdi Chebana)

A Tiraspol, un char de guerre est triomphalement exposé sur un socle en plein centre-ville. A l’instar des nombreuses statues à la gloire d’obscurs héros de l’armée soviétique, ce monstre métallique vise à prmouvoir le potentiel militaire de la république séparatiste de Transnistrie. Un choix stratégique donc mais également esthétique dans une région où les gens arborent encore volontiers les vestes et les pantalons militaires qu’ils portaient durant la guerre civile de 1992.

Bien sûr, tous les chars transnistriens n’ont pas vocation à finir leurs jours sur des podiums de mode urbains. Tout le long de la frontière avec la République de Moldavie, nombre d’entre eux sont encore utilisés pour intimider ‘l’ennemi’. De même, chaque année, le 2 septembre, des T-72 défilent dans les grandes villes de la région pour célébrer l’anniversaire de l’indépendance acquise dans le sang. Mais non reconnue, à ce jour ,par la communauté internationale.

La Gagaouzie toujours en quête de reconnaissance et d’autonomie

22 Fév

Par Mehdi CHEBANA

Le 22 septembre 2008, les députés de l’Assemblée populaire de Gagaouzie ont officiellement reconnu l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du sud. Pourtant, ce territoire autonome du sud de la Moldavie a renoncé à ses propres velléités indépendantistes. La Gagaouzie veut seulement défendre sa langue et sa culture. Elle souhaite plus d’autonomie et de reconnaissance. Entretien avec Mihail Formuzal, « Bashkan » (gouverneur) de Gagaouzie, au siège du gouvernement de Comrat, autour d’un café turc préparé « à la mode gagaouze ».

Mihail Formuzal

Publié le 9 février 2009 dans Le Courrier des Balkans

Le Courrier des Balkans (CdB) : Pourquoi, selon vous, les députés gagaouzes ont-ils reconnu l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud en septembre dernier ?

Mihail Formuzal (MF) : Il ne faut pas regarder ce vote comme un sursaut indépendantiste de notre part, mais plutôt comme le geste de solidarité d’un petit peuple envers un autre. Vous savez, toutes les deux semaines, dans le monde, une langue ou un peuple disparaît. C’est dur. Le peuple gagaouze est très sensible à ce qui arrive aux autres mais considère que les problèmes ne peuvent pas se régler par les tanks et les fusils.

CdB : Pourquoi vous a-t-on si peu entendu dans les médias à l’époque ?

MF : J’ai bien tenté de défendre nos idées mais la presse moldave a fait barrage. Pourtant, croyez moi, j’ai beaucoup parlé à ce moment là. Par exemple, j’ai rencontré, à Londres, deux députés européens avec qui j’ai pu longuement discuter de nos positions. Lire la suite