Tag Archives: Traian Basescu

Couvre-chefs et chefs d’État en Roumanie : quand le pouvoir lance les modes vestimentaires

15 Jan

Traduit par Mehdi CHEBANA

De Michel le Brave à Traian Băsescu, les dirigeants roumains ont toujours eu une affection particulière pour les chapeaux et autres bonnets. Sensibles aux tissus et aux matériaux en vogue à l’étranger, certains ont même lancé de véritables modes vestimentaires en Roumanie. À de nombreux égards, cette tradition est pourtant bien plus politique qu’esthétique…

La cuşma de Michel le Brave

Publié le 9 octobre 2008 dans Cotidianul

Pour le critique de mode Ovidiu Bratu et l’anthropologue Alec Bălăşescu, l’analyse des vêtements d’une époque donnée est révélatrice des changements économiques et culturels d’un pays, de ses aspirations et de ses sources d’imagination aussi. Autrement dit, l’Histoire s’inscrit toujours dans du visuel.

« Jusqu’au milieu du XIXe siècle, les grands seigneurs et dignitaires des provinces roumaines qui n’étaient pas encore unifiées ont été influencés par la mode ottomane », explique Alec Bălăşescu. « Ils portaient des barbes immenses, des turbans turcs mais aussi des bonnets aux accents byzantins, des fourrures et des tuniques [caftans] rappelant la mode musulmane. » Lire la suite

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2014, une grande année électorale en Roumanie

10 Fév

Par Mehdi CHEBANA

Trois rendez-vous majeurs cette année en Roumanie

Un référendum constitutionnel, des élections européennes, un scrutin présidentiel. En 2014, trois rendez-vous majeurs vont marquer l’actualité politique en Roumanie. Politologues et éditorialistes trépignent déjà. Qui remplacera le président Băsescu qui arrive au terme de son deuxième et dernier mandat ? La majorité sociale libérale va-t-elle se déchirer pour prendre la place de cet « ennemi juré » ? Étouffés par les difficultés économiques, las des querelles politiques, déçus par une Europe qui semble leur tourner le dos, les Roumains se rendront-ils massivement aux urnes ?

REFRENDUM. L’Union sociale libérale (USL) a décidé d’organiser un référendum constitutionnel le 24 mai mais aussi le 25, le jour des élections européennes. Les électeurs devront donc à la fois élire leurs 32 représentants au Parlement européen, tout en votant pour ou contre des modifications importantes apportées à leur Constitution. Parmi ces changements, le nombre de députés qui serait ramené à 300, le vote par listes qui redeviendrait la règle pour la Chambre des députés ou encore la limitation de certaines prérogatives du président du pays. Pour que ce référendum soit validé, la participation doit être supérieure à 50%. Lire la suite

Victor Ponta, continuateur roumain de l’austérité

21 Déc

Par Mehdi CHEBANA

Malgré son image policée et cette précocité, Ponta est un fin stratège

Publié le 19 décembre 2012 dans L’Humanité

Fort de sa large victoire lors des législatives du 9 décembre, le premier ministre social-démocrate Victor Ponta a été reconduit, lundi, à la tête du gouvernement roumain. Cette nomination balaie provisoirement les craintes d’une nouvelle crise politique dans ce pays rongé, depuis huit mois, par une cohabitation délétère entre la coalition de centre gauche au pouvoir et le président conservateur, Traian Basescu.

« La volonté de l’électorat roumain a finalement été respectée », s’est réjoui Victor Ponta, alors que son rival avait laissé entendre qu’il ne le reconduirait pas. Cet ancien procureur est, à quarante ans, le plus jeune chef de gouvernement de l’UE et le plus jeune qu’ait jamais connu la Roumanie. Il doit son ascension fulgurante à l’ancien premier ministre Adrian Nastase qui l’a propulsé à la tête du département anticorruption du gouvernement en 2001 et l’a soutenu en 2010 lorsqu’il briguait la tête du Parti social-démocrate (PSD). Lire la suite

Roumanie : le dilemme du nouveau gouvernement

10 Mai

Par Mehdi CHEBANA

Victor Ponta

Publié le 9 mai 2012 dans L’Humanité

«Réparer les injustices sociales» dans une Roumanie asphyxiée par l’austérité. C’est l’objectif affiché par le nouveau gouvernement de coalition emmené par le social-démocrate Victor Ponta. Il a obtenu lundi la confiance du Parlement à une large majorité, 284 voix pour, 92 contre, profitant de dissensions de plus en plus fortes au sein du Parti démocrate libéral (PDL), dont est issu le président Traian Basescu.

« Nous sommes prêts à amorcer des changements fondamentaux pour le sort des Roumains », promet le nouveau premier ministre, le plus jeune depuis la chute de Ceausescu. À trente-neuf ans, Ponta tient donc un discours qui tranche avec celui de ses prédécesseurs de droite. À commencer par celui de Mihai Razvan Ungureanu. L’ex-barbouze, sans étiquette, qui se définissait comme « libéral et fier de l’être », s’était engagé à « tenir le cap de la rigueur ». Après trois mois aux affaires, il est tombé fin avril sur une motion de censure. Lire la suite

19 années de transition politique en Roumanie : de l’engouement démocratique à l’abstention chronique

27 Nov

Traduit par Mehdi CHEBANA

Quel bilan tirer de dix-neuf années de « transition démocratique » en Roumanie, à la veille des élections législatives du 30 novembre ? Sur les quelque 250 partis qui ont vu le jour en 1990, il n’en existe plus que 45, dont six seulement sont représentés au Parlement. Le système de vote uninominal adopté cette année pourrait accélérer la restructuration de la scène politique roumaine : le Parti de la Grande Roumanie (PRM) et l’Union démocratique des Magyars de Roumanie (UDMR) risquent de disparaître du Parlement. Rappel historique et analyse.

Ion Iliescu aux côtés de Nicolae Ceauşescu

Publié le 17 octobre 2008 dans România liberă

La nature aidant, la plupart des hommes politiques issus des structures de l’ancienne nomenklatura ont aujourd’hui disparu, à l’exception notoire d’Ion Iliescu qui fut ministre de la Jeunesse sous le régime communiste et membre du Comité central du Parti communiste. Ceci étant, un certain nombre d’anciens collaborateurs ou de professionnels de laSecuritate [police secrète roumaine sous l’ère communiste] ont survécu et restent actifs dans tous les parti politiques.

De ce point de vue, ce sont les partis historiques qui ont été les plus vulnérables, dans la mesure où ils ont « ressuscité » après la libération d’anciens détenus politiques qui avaient, pour beaucoup, été obligés de signer leur adhésion à la Securitate dans les années 1950 ou 1960 pour être libérés de prison. Au départ, ce sont les hommes politiques de droite qui ont été poursuivis en justice. Les membres du Parti social-démocrate (PSD) qui avaient collaboré avec la Securitate n’ont été démasqués que ces dernières années, grâce à la décision de Traian Băsescu de transférer les anciennes archives de la Securitate sous la compétence du Conseil national pour l’Étude des archives de la Securitate (CNSAS). Lire la suite