A Giurgiu, les nouvelles étoiles du football roumain

4 Mai

Par Mehdi CHEBANA

Pour la première fois de son histoire, l’Astra Giurgiu remporte le championnat de Roumanie et se qualifie pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions. Un succès qui propulse un petit port danubien au rang de nouvelle capitale du football roumain.

L’Astra a été fondé en 1921 par le patron d’un fleuron de l’industrie pétrolière roumaine

Publié le 4 mai 2016 sur Roumanophilie

Les baroudeurs la voient comme un point de passage important sur la route vers la Bulgarie et la Grèce. Les passionnés d’histoire la connaissent pour sa tour de l’Horloge érigée en 1771 et les ruines du château médiéval de l’île Slobozia. Mais Giurgiu, 61 000 habitants, 34e ville de Roumanie, vient de changer de dimension en gagnant aussi le cœur des amateurs de ballon rond.

Avant même de disputer son dernier match des playoffs samedi prochain, le club phare de la cité méridionale, l’AFC Astra, est en effet assuré de s’offrir son premier titre de champion de Roumanie. Il compte huit points d’avance sur le Steaua Bucarest, plus beau palmarès du football roumain, et douze sur Pandurii Târgu Jiu,

« Nous sommes entrés dans l’histoire », se réjouit l’entraîneur Marius Șumudică dans le quotidien Pro Sport. Et d’ajouter : « les joueurs le méritent, cela fut une année dure, durant laquelle on a formé un groupe très fort ». Un groupe dont quatre membres ont été sélectionnés en équipe nationale lors des derniers matches officiels contre la Finlande et les Iles Féroé. On devrait retrouver le gardien Silviu Lung Jr., le défenseur Valerică Găman et les attaquants Constantin Budescu et Denis Alibec, deuxième meilleur buteur de la Liga 1, le 10 juin prochain lors  du match d’ouverture de l’Euro 2016 qui opposera la Roumanie à la France.

Lundi soir encore, les « diables noirs » ont écrasé à domicile un autre club mythique de la capitale, le Dinamo Bucarest, qui occupe provisoirement la quatrième place du championnat (voir le classement). Score final, 4-2, sous les yeux d’un enfant du pays, Gino Iorgulescu, le président de la Ligue professionnelle de football

De l’or noir à la victoire

Fondé en 1921 par le patron d’un ancien fleuron de l’industrie pétrolière roumaine, la compagnie Astra Romană, le club évoluait jusqu’en 2012 cent-trente kilomètres plus au nord, dans la grande ville de Ploiești. Il en a porté le nom pendant plus de sept décennies. Mais à Ploiești une autre équipe lui faisait de l’ombre. Il s’agit de Petrolul, quatre championnats et trois coupes de Roumanie au tableau.

« On ne pouvait pas rivaliser avec la tradition Petrolul », se résignait déjà en 2010 l’ancien entraîneur de l’Astra dans les colonnes de Pro Sport. Petre Buduru qui promit alors des millions d’euros d’investissements, un stade de 15 000 places et des résultats extraordinaires si le club déménageait à Giurgiu.

Certes, le stade Marin Anastasovici ne compte que 8 500 places mais il aura seulement fallu quatre ans pour que l’Astra Giurgiu surclasse tous ses adversaires, dont Petrolul, qui termine dernier de la Liga 1 cette saison. Les « diables noirs » qui étaient sûrs de leur talent, eux qui avaient déjà remporté il y a deux ans la Coupe de Roumanie et un titre de vice-champion, derrière le Steaua.

Seul bémol à leur bonheur : les affaires. Marius Șumudică sera suspendu deux mois la saison prochaine pour avoir fait plusieurs paris sur des matches. Quant au patron du club, l’homme d’affaires Ioan Niculae, il a été condamné à deux ans et demi de prison en 2015 pour avoir financé illégalement la campagne présidentielle du social-démocrate Mircea Geoană en 2009.

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